Ils vivent cependant et de tant de victimes
Les cris ne montent point vers toi.
C'est un pauvre poète, ô grand Dieu des armées,
Que seul, captif, près de la mort,
Attachant à ses vers des ailes enflammées
De ton tonnerre qui s'endort,
De la vertu proscrite embrassant la défense,
Dénonce aux juges infernaux
Ces juges,...
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Un jeune homme, que la soif ardente de savoir
Poussa à Saïs en Egypte,
Pour apprendre la sagesse secrète des prêtres, avait
Déjà franchi maint degré, grâce à la promptitude de son esprit ;
Toujours son désir de connaître l’entraînait plus loin,
Et le hiérophante avait peine à calmer
L’impatience de ses aspirations. « Qu’ai-je,
Si je n’ai tout ? disait... -
De quels charmes tu m’environnes !
Que je sens près de toi d’amoureuses fureurs !
Comme ils sont parfumés les baisers que tu donnes !
En les cueillant, je crois cueillir des fleurs,
Telles que les vergers d’Hymette
En fournissent dès le matin
À ces filles de l’air qui sur la violette
Et l’oeillet et le lis vont chercher leur butin.
Le... -
Va, va, mon père, je te jure,
Que par la mort des préjugés,
Les sentimens de la nature
Sont loin d'avoir été changés ; bis.
Pour chérir l'auteur de mon être
Et voter son parfait bonheur
Il me suffira de mon coeur.
Je n'aurai pas besoin, de prêtre. (bis)Victime faible, quoique sage,
Des religieuses erreurs,
O ma mère, sur ton... -
O fils du Mincius, je te salue, ô toi
Par qui le dieu des arts fut roi du peuple-roi !
Et vous, à qui jadis, pour créer l’harmonie,
L’Attique et l’onde Égée, et la belle Ionie,
Donnèrent un ciel pur, les plaisirs, la beauté,
Des mœurs simples, des lois, la paix, la liberté,
Un langage sonore aux douceurs souveraines,
Le plus beau qui soit né... -
J'ai suivi les conseils d'une triste sagesse.
Je suis donc sage enfin ; je n'ai plus de maîtresse.
Sois satisfait, mon cœur. Sur un si noble appui
Tu vas dormir en paix dans ton sublime ennui.
Quel dégoût vient saisir mon ame consternée,
Seule dans elle-même, hélas ! emprisonnée ?
Viens, ô ma lyre ! ô toi mes dernières amours;
(Innocentes du... -
Aimons nous, ame de ma vie,
Aimons, dans l’âge des amours ;
De la vieillesse et de l’envie
Que nous importent les discours ?
On voit mourir et renaître les jours :
Mais dès que la lumière, hélas ! Nous est ravie,
Songes-y bien, c’est pour toujours.
Jette toi dans mes bras ; je brûle, je t’adore,
Viens,... au desir laissons-nous emporter.... -
Le doux printemps revient, et ranime à la fois
Les oiseaux, les zéphirs, et les fleurs, et ma voix.
Pour quel sujet nouveau dois-je monter ma lyre ?
Ah ! lorsque d’un long deuil la terre enfin respire,
Dans les champs, dans les bois, sur les monts d’alentour,
Quand tout rit de bonheur, d’espérance et d’amour,
Qu’un autre ouvre aux grands noms les... -
Oh ! si j’avais ce luth dont le charme autrefois
Entraînait sur l’Hémus les rochers et les bois,
Je le ferais parler, et sur les paysages
Les arbres tout-à-coup déploîraient leurs ombrages.
Le chêne, le tilleul, le cèdre et l’oranger
En cadence viendraient dans mes champs se ranger.
Mais l’antique harmonie a perdu ses merveilles ;
La lyre est... -
Je chantais les jardins, les vergers et les bois,
Quand le cri de Bellone a retenti trois fois.
À ces cris, arrachés des foyers de leurs pères,
Nos guerriers ont volé sur des mers étrangères,
Et Mars a de Vénus déserté les bosquets.
Dieux des champs, dieux amis de l’innocente paix,
Ne craignez rien. Louis, au lieu de vous détruire,
Veut sur des...