•  
    Hors de Paris, mon cœur s’élance,
    Assez d’enfer et de démons :
    Je veux rêver dans le silence
    Et dans le mystère des monts.

    Barde assoiffé de solitude
    Et bohémien des guérets,
    J’aurai mon cabinet d’étude
    Dans les clairières des forêts.

     

    Et là, mes vers auront des notes
    Aussi douces que le soupir
    Des rossignols et des...

  •  
    Après vos sœurs et votre mère,
    Enfant au cœur tendre et soumis,
    Que la nature vous soit chère :
    Les champs sont vos meilleurs amis.

    L’air des champs donne avec largesse
    Comme un autre lait maternel ;
    Il fait croître en âge, en sagesse,
    L’enfant placé là par le ciel.

    C’est la voix du monde champêtre,
    L’aspect des prés verts, du lac...

  •  

    LA bonne odeur du foin, où le trèfle se mêle,
    Voyage dans le vent paisible de l’été ;
    La terre glorieuse en sa fécondité
    Par les parfums exhale une âme maternelle.

    Sa jeunesse toujours vivace renouvelle
    Les champs où les troupeaux robustes ont brouté
    Et, sous le grand soleil prodigue de clarté,
    L’herbe grasse alourdit le lait dans la mamelle...

  •  
    I

    Or, fuyant Israël, terre ingrate et jalouse,
    Souvent, dans le désert, Jésus avec les Douze
    Sachant que, selon Dieu, son jour n’est pas venu,
    Cherchait la paix, ce bien aux cités inconnu ;
    Cette paix du désert pleine d’austères fêtes,
    Où, d’eux-mêmes, souvent, s’exilent les prophètes.

    Sans que la foulé encor s’excite à les haïr,
    Loin...

  •  
    When we mourn the fate of birds and flowers,
    Our grief is just, for their doom is ours !...

    Fleur modeste des champs quelle est ta destinée ?
    Tu sembles comme moi languir abandonnée.
    Dévoilant par degrés tes pudiques couleurs,
    Tu naquis tout à l'heure aux regards de l'aurore ;
    Sur toi pour t'embellir elle a versé des pleurs :
    ...

  • J'adore la banlieue avec ses champs en friche
    Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche
    Me parle de quartiers dès longtemps démolis.
    Ô vanité ! Le nom du marchand que j'y lis
    Doit orner un tombeau dans le Père-Lachaise.
    Je m'attarde. Il n'est rien ici qui ne me plaise,
    Même les pissenlits frissonnant dans un coin.
    Et puis, pour regagner les...

  • Le soir, à la campagne, on sort, on se promène,
    Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ;
    Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu
    Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu.
    Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute.
    Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route,
    J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ;
    Et...

  • Je me penche attendri sur les bois et les eaux,
    Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ;
    J'ai la pitié sacrée et profonde des choses ;
    J'empêche les enfants de maltraiter les roses ;
    Je dis : N'effarez point la plante et l'animal ;
    Riez sans faire peur, jouez sans faire mal.
    Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies,
    Rayonnent au...

  • Le poète s'en va dans les champs ; il admire,
    Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ;
    Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs,
    Celles qui des rubis font pâlir les couleurs,
    Celles qui des paons même éclipseraient les queues,
    Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues,
    Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets,
    De petits airs...

  • I

    Aux champs, compagnons et compagnes !
    Fils, j'élève à la dignité
    De géorgiques les campagnes
    Quelconques où flambe l'été !

    Flamber, c'est là toute l'histoire
    Du coeur, des sens, de la saison,
    Et de la pauvre mouche noire
    Que nous appelons la raison.

    Je te fais molosse, ô mon dogue !
    L'acanthe manque ? j'ai le thym....