Un catafalque d’or surgit au fond des soirs,
Quand les astres, comme des lampes,
Brûlent, en étageant leurs rampes,...

Oui ! les cœurs sont muets et les âmes sont sourdes.
Ce siècle est sombre ; l’air, chargé de vapeurs lourdes,
Roule, dans un brouillard confus, des hurlements
Vagues, mêlés de cris et de gémissements.
La femme pleure et meurt : l’homme pleure et s’affaisse ;
L’...

Taisez-vous, ô mon cœur ! taisez-vous, ô mon âme !
Et n’allez plus chercher de querelles au sort ;
Le néant vous appelle et l’oubli vous réclame.

Mon cœur, ne battez plus, puisque vous êtes mort ;
Mon âme, repliez le reste de vos ailes,
Car vous avez tenté votre...

 
L'homme est humilié de son lot ; il se croit
Fait pour un ciel plus pur, pour un sort moins étroit ;
L'homme ne trouve pas de sa dignité d'être
Malade, las, souffrant, errant sans rien connaître,
Pareil au bœuf qui mange, au bouc qui s'assouvit,
Poudreux d'...

Poet: Victor Hugo

La lune, avec son œil vide et glacé, regarde
L’hiver régner immense et blanc sur le sol dur ;
La nuit est d’un total et translucide azur ;
Le vent, comme un couteau, soudain, passe et poignarde.

Aux horizons, là-bas, les longs chemins du gel
Semblent, toujours plus...

OH ! dans un cœur muet concentrer un désir !
On a chassé de soi les choses du plaisir,
Et l’on vit, se masquant de froideur ironique,
Mais serrant après soi l’invisible tunique
Dont on frissonne, ainsi qu’au toucher des fers chauds.
Ivresse de cacher ses espoirs...

 
Pour Pierre de Bouchaud.

Sur quelles mers, sous quels caps de l’infini sombre,
La flotte des soleils, aux pavois bardés d’or,
Eteindra-t-elle enfin ses feux, sanglants encor
Des suprêmes combats livrés aux Dieux de l’...

 
Un vulgaire assassin va chercher les ténèbres ;
Il nie, il jure sur l’autel ;
Mais nous, grands, libres, fiers, à nos exploits funèbres,
A nos turpitudes célèbres,
Nous voulons attacher un éclat immortel.

De l’oubli taciturne et de son onde noire
Nous...

Dans les caveaux d'insondable tristesse
Où le Destin m'a déjà relégué ;
Où jamais n'entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,

Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier...

Les heures de la nuit sont lentes et funèbres.
Frère, ne trembles-tu jamais en écoutant,
Comme un bruit sourd de mer lointaine qu?on entend,
La respiration tragique des ténèbres ?

Les heures de la nuit sont filles de la peur ;
Leur souffle fait mourir l?âme humble...