Point de repos pour l’âme humaine
Sur ce monceau de terre où nous sommes jetés :
Les chagrins & les maux d’une incessante haleine
...

Paris s’endort. — Les nuées
Par un vent frais remuées
S’éparpillent dans les airs ;
Sous leur brume pâle & fine
La lune en manteau d’hermine
Plane sur les quais déserts.

Là-bas, comme une âme en peine,
Une créature humaine,
Bras nus, les...

L’Océan de l’Immensité
Agite & soulève ses vagues.
Le Soleil brille, & sa clarté
Y fait luire des formes vagues.

Et sans cesse, à l’appel du vent,
Des flots montent à la surface ;
Puis soudain ce qui fut vivant
S’éteint, s’évanouit, s’efface....

Poet: Jean Lahor

Si la mort n’est pas l’ouverture
Du néant vaste où rien ne luit ;
S’il faut attendre dans sa nuit
On ne sait quelle aube future ;

Si l’espoir du repos nous ment ;
Si le tourment de la pensée
A la chair inerte & glacée
Survit impérissablement ;

...
Poet: Léon Valade

Le chemin où je marche est un chemin étroit :
Les foules ne sont pas ce que l’on y redoute,
Mais les cèdres puissants lui forment une voûte,
Un soleil radieux y luit en maint endroit.

Étant né très-naïf, avec le cœur très-droit,
Je n’ai jamais trouvé sous mes pas d...

J’ai suivi du regard le vol d’une hirondelle,
Et, très-haut dans l’azur, chaque battement d’aile
Que je n’entendais pas figurait à mes yeux
Les signes longs ou brefs d’un rhythme harmonieux ;
Après des coups pressés comme des cris de joie,
Le vol s’apaise, l’aile...

Poet: Jean Aicard

Mon vieux compatriote, on t’oublie. On déterre,
Chaque jour, dans le fond de quelque monastère,
Un rimeur enfoui sous l’herbe & les plâtras ;
On ressoude ses vers mutilés par les rats,
On leur remet des pieds ; on les commente, on glose ;
Un savant les encadre...

Midi. Pas d’ombre. Un ciel d’acier, pulvérulent.
La terre, brique sombre, au soleil se fendille.
Par moments, une odeur lointaine de vanille
Flotte, exquise, dans l’air immobile & brûlant.

Là-bas, longeant la mer huileuse qui scintille,
S’alignent les maisons...

Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir,
O jours trop tôt perdus, ô trop chères pensées,
Images que le temps doit avoir effacées,
Mots que mon cœur jalouse & ne peut contenir,
Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir ?

J’avais promis l’oubli qui console...

Cosette ! le printemps nous appelle. Fuyons
La chambre longtemps close & les murailles sombres,
Allons dans la campagne où, dissipant les ombres,
Tombe la pluie ardente & folle des rayons.

Tristesses de l’hiver, allez-vous-en ! Rions
Puisque avril nous...