Sommeil, fils de la nuit et frère de la mort ;
Écoute-moi, Sommeil : lasse de sa veillée,
La lune, au fond du ciel, ferme l’œil et s’endort
Et son dernier rayon, à travers la feuillée,
Comme un baiser d’adieu, glisse amoureusement,
Sur le front endormi de...

Par quel crime, si jeune, ô des Dieux le plus doux,
Par quel sort, ai-je pu perdre tes dons jaloux,
Ô Sommeil ! — tu me fuis. — Tout dort dans la nature,
Les troupeaux au bercail, l’oiseau dans la verdure ;
Les fleuves mugissants, et de jour aux cent bruits,
...

JE voudrais les savoir, les mystiques paroles,
Que la lune, le soir, verse sur les corolles ;
Ce qu’elle dit au lac, je voudrais le trouver,
Pour assoupir tes yeux à lueur trop profonde,
Pour t’isoler du bruit et des désirs du monde,
Pour te voir longuement et...

Sur le grand lit drapé de rideaux de dentelle
Qu’une pale veilleuse éclairait à demi,
Je m’assis en silence, et, m’accoudant près d’elle,
Longtemps je contemplai son visage endormi.

Est-il des cœurs si faux que leur sommeil nous mente ?
— Qui croire alors ? —...

Poet: Paul Bourget

*


...

 
Penses-tu que ces fleurs, ces feuilles et ces fruits,
Et cet âpre laurier plus amer que la cendre,
Penses-tu que mes mains pour eux les aient cueillis ?

Si j’ai mêlé tout bas à l’onde des fontaines
Les larmes que leur eau pleure encore aujourd’hui,
Crois-tu...

 
Accoudés sur la table et déjà noyés d’ombre,
Du haut de la terrasse à pic sur la mer sombre,
Les amants, écoutant l’éternelle rumeur,
Se taisent, recueillis devant le soir qui meurt.
Alcis songe, immobile et la tête penchée.
Canope avec lenteur de lui s’est...

Enfant, dors dans ta corbeille;
Plus beau que la fleur vermeille,
Dors ! ta mère sur toi veille
Comme un ange protecteur.
Suspendus à ton sourire,
A ta lèvre qui respire,
Ses regards cherchent à lire
Les doux rêves de ton cœur.

Les palais de la...


...


...