Enfant, dors dans ta corbeille;
Plus beau que la fleur vermeille,
Dors ! ta mère sur toi veille
Comme un ange protecteur.
Suspendus à ton sourire,
A ta lèvre qui respire,
Ses regards cherchent à lire
Les doux rêves de ton cœur.
Les palais de la lumière,
Le cieux où tu fus naguère,
Une riante chimère
Les peint sans doute à tes yeux.
Tu vois tes frères, les anges,
Quitter les saintes phalanges
Et venir toucher tes langes
Avec leur front radieux.
Divin trésor de l'enfance,
Pur sommeil de l'innocence
Embelli par l'espérance
Et par les songes amis.
Tu fais le bonheur des mères,
Leurs peines leur sont légères,
Leurs douleurs sont éphémères
Auprès du berceau d'un fils.