Allez au pays de Chine,
Et sur ma table apportez
Le papier de paille fine
Plein de reflets argentés !

Pour encre et pour écritoire,
Allez prendre à l’Alhambra
Le sang d’une mûre noire
Et l’écorce d’un cédrat !

Au fond des vertes savanes...

 
J’AIME tes yeux, j’aime ton front,
O ma rebelle, ô ma farouche,
J’aime tes yeux, j’aime ta bouche
Où mes baisers s’épuiseront.

J’aime ta voix, j’aime l’étrange
Grâce de tout ce que tu dis,
O ma rebelle, ô mon cher ange,
Mon enfer et mon paradis...

 
Le canal endort ses flots,
               Ses échos,
     Et le zéphyr nous verse
     Des parfums purs et doux.
           Le flot nous berce,
          Endormons-nous !

Les voix emplissent les airs
               De concerts,
     Et le...

 
L’humide éclat du lys, le blond duvet des pêches
Seraient moins doux pour moi, moins frais que ton baiser.
L’abeille du désir vole et veut se poser,
Veut se poser, ô fleur ! à tes lèvres si fraîches.

La rose ouvre son cœur à l’amoureuse mouche,
Et l’enivre...

Échos, souffles, concerts de l'onde et du feuillage !
Que seraient vos accents, vos bruits, vos mille sons,
Si le poète ému, traduisant ce langage,
N'exprimait en ses vers l'âme de vos chansons ?...

G. M...

 

Voici rentrer l’officier de marine,
          Il a de noirs favoris.
Le vent de mer a gonflé sa narine,
Il dit combien de vaisseaux il a pris.

Voici rentrer l’officier de marine,
          Il a deux beaux galons d’or.
Il veut surprendre, au logis,...

Poet: Charles Cros

La chanson de la perdrix grise
Ou la complainte des grillons,
C’est la musique des sillons
Que j’ai toujours si bien comprise.

Sous l’azur, dans l’air qui me grise,
Se mêle au vol des papillons
La chanson de la perdrix grise
Ou la complainte des...

 
Je suis, je suis le cri de joie
Qui sort des prés à leur réveil ;
Et c'est moi que la terre envoie
Offrir le salut au soleil.

Je pars des chaumes blancs de brume,
A mes pieds flotte un fil d'argent,
La rosée emperle ma plume,
Et je la sème en...

 
Je t’ensevelis pour jamais,
Idole si mièvre et si fausse :
Dans l’oubli j’ai creusé la fosse
Oblongue et froide où je te mets.

Ne crois pas que sur mes sommets
Jusqu’à moi ton spectre se hausse !
Je t’ensevelis pour jamais,
Idole si mièvre et si...

 
Dès que la grive est éveillée,
Sur cette lande encor mouillée
Je viens m'asseoir
Jusques au soir ;
Grand'mère, de qui je me cache,
Dit : « Loïc aime trop sa vache. »
Oh ! Nenni-da !
Mais j'aime la petite Anna.

A son tour, Anna, ma compagne...