Ta colère triomphe, ô Kâla ! nul refuge.
Bleue encor des poisons de l’océan lacté,
Ta sombre gorge avait amassé le déluge.

Telle qu’un grand ravin par Marût habité,
Ta narine profonde a soufflé la tourmente
Sur l’incendie issu de ton œil irrité.

Où sont les...

 
Je ne chanterai pas sous un nom fabuleux
Les traits de celle qui m’est chère.
Que d’autres sur un luth vulgaire,
Usurpant, sans aimer, le langage amoureux,
Célèbrent leur Thémire, invoquent leur Glycère ;
Moi qui fuis, moi qui hais toute vaine chimère,...

 
« Seigneur, une Ame pure, innocente, ingénue,
» Dans tes brillans parvis dernièrement venue,
» Le croira-t-on jamais ? soupire et pleure encor !
» Vainement, pour calmer son angoisse inconnue,
» L’air se charge de myrrhe et des sons du Kinnor.

» Tes dômes...

 
Pourquoi donc rougit la pucelle
En face de l’adolescent ?
Pourquoi ce rire languissant
Et cette allure qui chancelle ?

Qu’est-ce qui mouille l’étincelle
De son beau regard innocent ?
Pourquoi donc rougit la pucelle
En face de l’adolescent ?...

 
JE veux que le matin l’ignore
Le nom que j’ai dit à la nuit,
Et qu’au vent de l’aube, sans bruit
Comme une larme il s’évapore.

Je veux que le jour le proclame
L’amour qu’au matin j’ai caché,
Et, sur mon cœur ouvert penché,
Ainsi qu’un grain d’...

 
Il se passe entre le ciel et la terre,
Beaucoup de choses que nous ne comprenons pas.

Reconduit par l’Été sur son charge victoire,
Le soleil inondait des torrents de sa gloire
Et la terre et les cieux,
Et moi, le cœur ouvert aux pensers les...

L’histoire que voici me vient de ma grand’mère.
Brasparts n’est pas en soi paroisse très austère
Et le bon Guyader raconte qu’autrefois
Ripailles et festins y furent ceux de rois.
Le rire truculent et la farce anodine
S’exhalaient, m’a-t-on dit, d’une très riche...

Ô nuit, ô belle nuit, pâle comme sa chair :
Je rêve au passé mort, je rêve au passé clair...

Je revois ta chair pâle, et rêve aux heures mortes,
Où notre joie, où notre extase étaient si fortes !

Le rossignol des nuits d'alors ne chante plus :
Je songe à tes...

Poet: Jean Lahor

Toi, pour qui les dieux du mystère
Sont restés étrangers,
J'ai vu ta mâne aux pieds légers,
Descendre sous la terre,

Comme en un songe où tu te vois
A toi-même inconnue,
Tu n'étais plus, - errante et nue, -
Qu'une image sans voix ;

Et la...

Un cor dans la plaine
Souffle à perdre haleine,
Un autre, du fond des bois,
Lui répond ;
L'un chante ton-taine
Aux forêts prochaines,
Et l'autre ton-ton
Aux échos des monts.

Celui de la plaine
Sent gonfler ses veines,
Ses veines du...