François Abgrall

  • Ô beaux rêves passant dans cette brise ailée
    Qui met de grands frissons dans les doux ajoncs d’or,
    Retenez, un instant, l’haleine parfumée
    De l’enchanteur passé de la terre d’Arvor.

    Puisse le vent cinglant les landes de l’Arrée...

  • Quand les vents de Gwalarn soufflent avec furie,
    Sur le dur continent, des effluves de mer,
    Le vieil Arré geignant, millénaire manie,
    Hume discrètement quelque parfum amer.

    Cet humble souvenir évoque la magie
    Des temps audacieux d’avant l’âge de fer,
    Où l’...

  • Dans le silence où rien, par ce soir, ne palpite,
    De belles vox, soudain, ont surgi des échos ;
    À cet appel fervent, le doute lourd s’effrite,
    S’efface dans l’église au bruit de mes sabots.

    Alors, dans la pénombre, où conversent des âmes,
    Auréolant le rêve au gré...

  • Courbé sur son pen-baz de chêne,
    Le vagabond par les chemins,
    Sent sa noire besace pleine
    De cauchemars et de chagrins.
    Il a si peur de la police
    Qu’il en tremble, le malheureux.
    Il faut pour l’ordre qu’on sévisse…
    Allons, décampez, vous, les gueux !...

  • Je m’ennuie, je m’ennuie
    Sans la pluie.
    Je déteste ce ciel où luit trop de soleil
    Et ces rochers osant...

  • L’Arré s’est recueilli sous son manteau de givre,
    Mais je lis dans son cœur comme dans un vrai livre,
    Oui ! je sais qu’il médite à la chanson du vent,
    Sur le bon temps passé puis sur le temps présent.

    La blanche neige ouatant les garennes austères,
    Harmonise à...

  • Salut à toi, clocher de ma terre natale,
    Qui, toujours, émergeant avec même ferveur,
    Qui, toujours, déchirant la brume matinale,
           Comme une aubade triomphale,
           Aura son refrain dans mon cœur.

    Salut à toi, clocher de ma prime jeunesse,
    Dont la...

  • L’histoire que voici me vient de ma grand’mère.
    Brasparts n’est pas en soi paroisse très austère
    Et le bon Guyader raconte qu’autrefois
    Ripailles et festins y furent ceux de rois.
    Le rire truculent et la farce anodine
    S’exhalaient, m’a-t-on dit, d’une très riche...

  • Parfois, lorsque hurle le vent,
    De malheur, mon cœur se désole.
    Des larmes vont, le ternissant…
    Tant de regrets et nulle obole !
    J’ai donc appris, destin cocasse,
    À rire alors qu’il faut pleurer.
    Oui, souffrir, soit ! Mais point de trace !
    Chanter les...

  • « Bien sûr, il n’est pas beau… mais que m’importe.
    De tout mon cœur, c’est lui, l’éternel élu.
    Il est boiteux… je l’aime de la sorte,
    Autrement peut-être il m’aurait déplu.
    Il n’est pas beau… beaucoup d’autres sourient
    De le voir passer tout clopin-clopant.
    ...