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    Les bras nus, le teint frais, et la lèvre vermeille,
    Dans son berceau d’azur l’Aurore encor sommeille ;
    Le jeune Crépuscule, espiègle et triomphant.
    Ainsi qu’un frère aîné près d’une sœur enfant.
    Sur la pointe des pieds, et le doigt sur la bouche,
    Furtif, s’avance, et glisse en riant vers sa couche,
    Ecarte les rideaux, se penche, va poser
    Sur...


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  • La confusion morose
    Qui me servait de sommeil,
    Se dissipe dès la rose
    Apparence du soleil.
    Dans mon âme je m’avance,
    Tout ailé de confiance :
    C’est la première oraison !
    À peine sorti des sables,
    Je fais des pas admirables
    Dans les pas de ma raison.

    Salut ! encore endormies
    À vos sourires jumeaux,
    ...

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    Où vas-tu, souffle d’aurore,
    Vent de miel qui vient d’éclore,
    Fraîche haleine d’un beau jour !…
    Où vas-tu, brise inconstante,
    Quand la feuille palpitante
    Semble frissonner d’amour ?
    Est-ce au fond de la vallée,
    Dans la cime échevelée
    D’un saule où le ramier dort ?
    Poursuis-tu la fleur vermeille,
    On le papillon qu’éveille...

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                            … quand à mon sanglot : et que
                            les vents orageux l’emporte
                            pour les souffrances !
                            Psappha

            Je te méprise enfin, souffrance passagère !
            J’ai relevé mon front. J’ai fini de pleurer.
            Mon âme est affranchie...

  • Si l’Aurore, toujours, de ses perles arrose
    Cannes, gérofliers et maïs onduleux ;
    Si le vent de la mer, qui monte aux pitons bleus,
    Fait les bambous géants bruire dans l’air rose ;

    Hors du nid frais blotti parmi les vétivers
    Si la plume...

  • Toute Aurore même gourde
    A crisper un poing obscur
    Contre des clairons d’azur
    Embouchés par cette sourde

    A le pâtre avec la gourde
    Jointe au bâton frappant dur
    Le long de son pas futur
    Tant que la source ample sourde

    Par avance ainsi tu vis
    O solitaire Puvis
    De Chavannes
    ...

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    Le phare sent mourir ses lueurs argentées,
    Et du golfe arrondi les pentes enchantées
    Vont se dorer dans l’aube où le regard les perd.
    Les villages marins dorment. L’Océan vert,
    Qui n’a pas de sommeil, fait sa grande descente.
    Il réclame son lit, et de loin gémissante
    L’onde écume ; elle accourt, s’écroule en s’étalant,
    Couvre le fin tapis du...

  • " Nous voici. Dans le ciel naît l'aurore nouvelle,
    La mort s'efface, Enfant, et le malheur n'est plus,
    A travers les airs bleus, de l'éclair de nos ailes,
    En foule auprès de toi nous voici revenus.

    Regardé, Ève divine, écarte tes mains pâles
    De ton visage plus doux que l'aurore, vois,
    Nous nous tenons comme une troupe triomphale,
    Debout dans la...

  • Règne en paix sur le fleuve, ô solitude immense !
    O vent, ne gronde pas ! Ô montagnes, dormez !
    A l'heure où tout se tait sous les cieux blasphémés,
    La voix de l'Infini parle à la conscience.

    Entre ces deux géants dont le roc éternel,
    Surgi du gouffre noir monte au gouffre du rêve,
    La pensée ennoblie et plus grande s'élève
    De l'abîme de l'âme à l'...