•  
    Sur ce monde indigent et triste
    Trône quelque démon rieur ;
    Mais Dieu, qui toujours nous assiste,
    Nous donne un monde intérieur.

    Sa pitié prodigue, inquiète,
    Mit à l’abri d’un sort moqueur
    Des mines d’or dans notre tète,
    De frais jardins dans notre cœur.

    Là point de maux, point de famine ;
    Chacun y gagne son denier ;
    Le...

  •  
    Un jour la belle Dionée,
    Dans un de ces bosquets qui couronnent Paphos,
    Fit enlever le fils d’Enée,
    Tandis que le sommeil lui versoit des pavots :
    Elle-même sema de fraîches violettes
    Le gazon embaumé qui lui servoit de lit :
    Près d’Ascagne étendue en ces sombres retraites,
    Vénus le voit dormir, et Vénus s’attendrit.
    La déesse alors se...

  •  

    LA brise est chaude comme une haleine de flamme.
    Le vent passionné palpite et porte une âme
    De soleil violent et d’aromes légers
    Qu’il prit dans les jardins, les champs et les vergers.
    Juin, qui sommeille encore aux cœurs fermés des roses,
    Se parfume aux derniers rameaux des lilas roses.
    L’ardent Printemps prépare une fête à l’Été.
    Riches d’...

  •  
    Pourquoi, Seigneur, fais-tu fleurir ces pâles roses,
    Quand déjà tout frissonne ou meurt dans nos climats ?
    Hélas ! six mois plus tôt que n'étiez-vous écloses ?
    Pauvres fleurs, fermez-vous ! voilà les blancs frimas !

    Mais non, refleurissez ! Le bonheur et les larmes
    Dans nos cœurs (Dieu le veut) se rejoignent ainsi.
    Si près de ces...

  • Seize ans vous couronnent de roses :
    Toutes les grâces du printemps
    Sur vos traits charmants sont écloses
    Comme des bouquets éclatants.

    Vous avez la rose à la joue,
    Et chacune offre tour à tour
    Une fraîche touffe où se joue
    L’innocence près de l'amour.

    Sur votre front, — fleur idéale, —
    Luit la rose de la pudeur,
    Mêlant sa teinte...

  •  
    Corolles et boutons de roses,
    La fraise et la mousse des bois
    Mettent le désir aux abois
    Au fond des cœurs les plus moroses !

    Qui rappelle certaines choses
    Aux bons vieux galants d’autrefois ?
    Corolles et boutons de roses,
    La fraise et la mousse des bois.

    — Je revois tes chairs toutes roses,
    Les dards aigus de tes seins froids....

  • A rose’s crimson stain,
      A rose’s stainless white,
    Fitly become the immortal slain
      Who fell in the great fight.
        When Armistead died amid his foes,
          Girt by the rebel cheer,
        God plucked a soul like a white rose
          In June time o’ the year.

    The blood in Pickett’s heart
      Was of a ruddier hue
    Than...

  • We had been long in mountain snow,
    In valleys bleak, and broad, and bare,
    Where only moss and willows grow,
    And no bird wings the silent air.
    And so, when on our downward way
    Wild roses met us, we were glad:
    They were so girlish fair, so gay,
    It seemed the sun had made them mad.

  • Soft on the sunset sky
      Bright daylight closes,
    Leaving, when light doth die,
    Pale hues that mingling lie,—
      Ashes of roses.

    When love’s warm sun is set,
      Love’s brightness closes;
    Eyes with hot tears are wet,
    In hearts there linger yet
      Ashes of roses.

  • In each green leaf a memory let lie:
    The pain that follows on the heels of bliss
    In every thorn; each waft of incense be a sign
    For love: each petal of each rose a kiss!