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    Chaque peuple, à son tour, ceindra le diadème.

    Parmi les monuments élevés par nos pères,
    Parmi les temples saints, les palais séculaires,
    Les gigantesques tours au belliqueux beffroi,
    Mon œil, noble Statue, en remontant l’histoire ,
    Cherche en vain un trophée adopté par la gloire,
    Qui parle au cœur plus haut que toi.
     
    Tu...

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    Ceci, c’est donc Voltaire !
                                       Oui, je reconnais là
    Ce « sourire hideux » que Musset flagella.
    Le bronze grandit l’homme et lui donne du torse ;
    Mais c’est bien là toujours la même lèvre torse,
    Qui, de miel pour les rois ― ô rictus exécré ! ―
    Soixante ans insulta tout ce qui fut sacré,
    Et dont, ô mon pays, sur ta...

  • 1

    Depuis les jours où Zeus, dans Athènes visible,
    Levait son front d’ivoire et d’or vers le soleil,
    Où la Grèce adorait la splendeur indicible
    Du visage auquel nul visage n’est pareil,
    Jamais forme, bravant le bloc du statuaire,
    Ne s’offrit plus superbe à sa tremblante main ;
    Jamais peuple ne vit, dans...

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    Le sculpteur modèle l’argile ;
    Puis, prenant le marbre indocile,
    Le pétrit dans sa main habile
    Avec un patient effort ;

    Ou bien sous sa fière tutelle
    Il soumet le bronze rebelle :
    Si la matière en est moins belle,
    Pour vaincre le temps il est fort ;

    Et contre ce temps qui le tue
    L’Homme en vain lutte et s’évertue,
    Quand,...

  • XXXVI

    Il semblait grelotter, car la bise était dure.
    C’était, sous un amas de rameaux sans verdure,
    Une pauvre statue, au dos noir, au pied vert,
    Un vieux faune isolé dans le vieux parc désert,
    Qui, de son front penché touchant aux...

  • Eh quoi ! dans cette ville d’eaux,
    Trêve, repos, paix, intermêde
    Encor toi de face ou de dos ;
    Beau petit ami : Ganymède !

    L’aigle t’emporte, on dirait comme
    A regret de parmi des fleurs
    Son aile d’élans économe
    Semble te vouloir par ailleurs

    Que chez ce Jupin tyrannique
    Comme qui dirait au Revard
    Et son œil qui nous fait la nique...

  • Anonymous translation from the French
    THE WORK is done! the spent flame burns no more,
      The furnace fires smoke and die,
    The iron flood boils over. Ope the door,
      And let the haughty one pass by!
    Roar, mighty river, rush upon your course,
      A bound,—and, from your dwelling past,
    Dash forward, like a torrent from its source,
      A...

  • Parmi les marbres qu'on renomme
    Sous le ciel d'Athène ou de Rome,
    Je prends le plus pur, le plus blanc,
    Je le taille et puis je l'étale
    Dans ta pose d'Horizontale
    Soulevée... un peu... sur le flanc...

    Voici la tête qui se dresse,
    Qu'une ample chevelure presse,
    Le cou blanc, dont le pur contour
    Rappelle à l'oeil qui le contemple
    ...

  • Quand l'empire romain tomba désespéré,
    - Car, ô Rome, l'abîme où Carthage a sombré
    Attendait que tu la suivisses ! -
    Quand, n'ayant rien en lui de grand qu'il n'eût brisé,
    Ce monde agonisa, triste, ayant épuisé
    Tous les Césars et tous les vices ;

    Quand il expira, vide et riche comme Tyr ;
    Tas d'esclaves ayant pour gloire de sentir
    Le pied du maître...

  • On le croyait fondateur de la ville,
    Venu de pays clairs et lointains,
    Avec sa crosse entre les mains,
    Et, sur son corps, une bure servile.

    Pour se faire écouter il parlait par miracles,
    En des clairières d'or, le soir, dans les forêts,
    Où Loge et Thor carraient leurs symboles épais
    Et tonnaient leurs oracles.

    Il était la tristesse et la...