Pourquoi dans ta douleur croissante
Nous fuir sans cesse et t’enfermer ?
Ton cœur d’où la joie est absente,
Poète, a-t-il cessé d’aimer ?

L’arbre de tes belles années
N’a point connu les durs hivers ;
Pourquoi donc ces feuilles fanées
Au lieu de...

 
Un disciple de Boon, ermite centenaire,
Vivait indépendant, près d’un lac solitaire :
Des modernes progrès il ignorait l’essor ;
Nul steam-boat, nul rail-way, nul télégraphe encor
N’avait, en ébranlant sa hutte inaccessible,
D’une...

Je vis cloîtré dans mon âme profonde,
Sans rien d’humain, sans amour, sans amis,
Seul comme un dieu, n’ayant d’égaux au monde
Que mes aïeux sous la tombe endormis !
Hélas ! grandeur veut dire solitude.
Comme une idole au geste surhumain,
Je reste là, gardant...

 
L'aube sur le rocher lance un trait de lumière ;
L'oiseau chante avant moi : «Béni soit le Seigneur ! »
Ce nom est plus tôt dans mon cœur
Que le jour n'est dans ma paupière.

Je disais autrefois: « Que ferai-je aujourd'hui ? »
Et la gloire...

Le vieux qui, vert encore, approchait des cent ans,
Me dit : « Malgré l’soin d’mes enfants
Et les bontés d’mon...

Au coeur solitaire du bonheur,
Devenu mon coeur même,
Quelle paix divine en ce jour,
Et quelle plénitude suprême !

Ô le rire adorable d'amour
De tout ce qui m'environne !
Autour de mon bonheur en fleur
Une abeille éternelle bourdonne...

...

Emprunte aux oiseaux leur auberge
Au feuillage d'ardoise tendre !
Loin des fatigues, ma cycliste,
Qui t'épanouis sur nos berges,
Future fleur comme Narcisse,

Tu sembles toi-même t'attendre !
Mais pour que nul gêneur ne vienne
Je nomme la Marne...

Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
Que diras-tu, mon coeur, coeur autrefois flétri,
A la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère,
Dont le regard divin t'a soudain refleuri ?

- Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges :
Rien ne vaut la...

Le regard singulier d'une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;

Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur ;
Un baiser libertin de la...

(Extrait)

... Ô plaisirs passagers de notre vanité !
Êtes-vous donc suivis de quelque éternité ?
Éternité de bien, éternité de peine,
Lorsque je pense à toi tu m'assèches la veine :
Ma plume ni mes vers ne peuvent plus couler,
Ma langue s'engourdit, je ne...