J’AIMAIS, quand vous m’aimiez. Maintenant, mon cœur vide
Regrette le plaisir si doux qui fut le sien,
Et mon bonheur est mort hier, presque ancien,
Au front de ma jeunesse imprimant une ride.

Quand vous m’aimiez, j’aimais. Aujourd’hui, je n’ai plus
La...

 
Le voilà qui chevauche à travers la forêt,
Vigilant, le cœur haut et la lance en arrêt ;
Il va dans l’inconnu des bois, des chemins sombres,
Fuyant tout ce qui luit, scrutant les lieux pleins d’ombres,
Devinant sous les fleurs la guêpe ou le poison,
...

 

Germinal a fondu la neige, les glaçons,
Et, pour chasser autans, brouillards et feuilles sèches,
Pour rendre à la forêt sa sève et ses chansons,
Le soleil lancera demain toutes ses flèches !

Les grands bœufs amaigris ont déserté leurs crèches
Pour paître...

Quel silence à présent sur ce morne terrain
Où la mêlée hier hurlait dans la fumée !
II ne reste plus rien de cette grande armée,
Que des affûts brisés et des fragments d’airain.

La bataille perdue importe au souverain,
Mais toujours l’amoureux chante à la bien-...

Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre...

Poet: Victor Hugo

 
On venait de sortir de l’église ; ici, là,
Les hommes se groupaient, lents, les mains dans les poches ;
Entrant au cimetière, aux derniers sons des cloches,
Les femmes rabattaient leur grand capuchon plat.

Deux vieux — large chapeau, veste courte, air propret,...


...

 

IL a plu. Les feuilles s’égouttent.
Le ciel est bleu. Le soleil luit.
Le vent passe à tout petit bruit.
Les fleurs des prés embaument toutes.

Les vitres ont des perles d’eau
Rondes et pleines de lumière,
Qui fondent lentement derrière
La...

 

Des perles encor mouillent son bras blanc.
Couchée en un lit de joncs verts et d'herbes,
Le sein ombragé d'un rameau tremblant,
Au bruissement des chênes superbes,
Aux molles rumeurs des halliers épais,
Non loin de la source elle rêve en paix.
Tandis...

Poet: Léon Dierx

 

Adieu, puisqu’il le faut ; adieu, belle nuit blanche,
Nuit d’argent, plus sereine et plus douce qu’un jour !
Ton page noir est là, qui, le poing sur la hanche,
Tient ton cheval en bride et t’attend dans la cour.

Aurora, dans le ciel que brunissaient tes voiles,...