O que j’ayme la solitude !
Que ces lieux sacrez à la nuit...

Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie !
L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,
Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,
Ni qui sût rappeler ma liberté bannie.

Dès longtemps je connais sa rigueur infinie !
Mais, pensant aux beautés pour qui je...

Seve qui peins l’objet dont mon cœur suit la loy,
Son pouvoir sans ton art assez loin peut s’estendre ;

Laisse en paix l’Univers, ne luy va point apprendre
Ce qu’il faut ignorer si l’on vent estre à soy.

Aussi bien manque-t-il icy ie ne sçais quoy
Que tu ne peus...

 
 
C’est toi qui me rends à moi-même ;
Tu calmes mon cœur agité ;
Et de ma seule oisiveté
Tu me fais un bonheur extrême.
 
Parmi ces bois et ces hameaux
C’est là que je commence à vivre ;
Et j’empêcherai de m’y suivre
Le souvenir de...

Le destructeur impitoyable
Des marbres et de l’airain,
Le Temps, ce tyran souverain
De la chose la plus durable,
Sappe sans bruit le fondement
De notre fragile machine ;
Et je ne vis plus un moment
Sans sentir quelque changement
Qui m’avertit de...

Miroir, peintre et portrait qui donnes, qui reçois,
Qui portes en tous lieux avec toi mon image,
Qui peux tout exprimer, excepté le langage,
Et pour être animé n’as besoin que de voix,

Tu peux seul me montrer, quand chez toi je me vois,
Toutes mes passions peintes...

Près de l’humide empire où Vénus prit naissance,
Dans un bois consacré par le malheur d’Atys,
Le Sommeil et l’Amour, tous deux d’intelligence,
A l’amoureux Pélée avaient livré Thétis.
Qu’eut fait Minerve même, en cet état réduite ?
Mais, dans l’art de Protée en sa...

      Filles du Dieu de l’univers,
Muses, que je me plais dans vos douces retraites !
Que ces rivages frais, que ces bois toujours verts
Sont propres à charmer les âmes inquiètes !
      Quel cœur n’oublîrait ses tourments
Au murmure flatteur de cette onde...

 
Pierre qui, durant sa jeunesse,
Fut un renommé savetier,
Est superbe de sa richesse
Et honteux de son vieux métier.

Ce fortuné marchand de bottes
Possède un parc, près de chez moi,
Dont les fontaines et les grottes
Sont dignes des maisons du roi...

Gentil-homme de maison noble,
Qu’en noble ville de Grenoble
Je vis, item et que j’ouïs
Chanter devant le Roy Louïs,
Qui vous trouva chanson chantée
Digne d’estre son Timotée :
Car fors cil qui tant fredonna,...