Si haut que ta racine ait poussé vers l’azur
Ta cime épanouie et vivante, sois sûr,
Cher arbre, que, malgré l’ombre que sur la mousse
Etend autour de toi ta feuillée ample et douce,
Et bien que les oiseaux y chantent et qu’en bas
Un chœur de dieux sylvains...
Henri de Régnier
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Que pour d’autres l’amour rende triste l’aurore
Du regret frissonnant d’avoir hier aimé !
Pour nous, dans l’air palpite et se répand encore
La ténébreuse odeur dont tu l’as parfumé.N’as-tu pas vu, en nous, se lever de l’étreinte
Un dieu né de notre âme et... -
L’île basse, parmi les eaux, isole en elle,
Sous les pleurs du vieux saule et le frisson du tremble,
Le pavillon carré dont la tristesse semble
Enclore en son secret un silence fidèle.Par les vitres, on voit, qui se décharne, l’aile
D’une harpe tendre ses... -
La corde, le bûcher, le fagot, la potence,
La flamme cauteleuse et le chanvre retors
Ont guetté, tour à tour, les os de son vieux corps
Que balafra la dague et coutura la lance;Et le voici, debout dans sa longue espérance;
Avec l'âge qui vient il sent venir le... -
La terre est chaude encor de son passé divin.
Les dieux vivent dans l’homme, ainsi que dans le vin
L’ivresse couve, attend, palpite, songe et bout
Avant de se dresser dans le buveur debout
Qui sent monter en lui, de sa gorge à son front,
Et d’un seul trait,... -
Décembre a noirci l’if et gelé le bassin,
Le buis silencieux est saupoudré de givre,
L’aurore est d’acier clair et le couchant de cuivre,
Le vent, qui rôde, hurle et mord l’Amour au sein.La Déesse frissonne et le lierre assassin
Étouffe la statue à la... -
L’invariable buis et le cyprès constant
Bordent l’allée égale et le parterre où songe
Dans le bassin carré l’eau qui reflète et ronge
Un Triton fatigué de sa conque qu’il tend ;En sa gaîne de pierre aussi l’hermès attend
Que tourne autour de lui son socle... -
Le cheval gigantesque est debout ; un grand rire
L’entoure. Entends grincer le câble qui le tire,
Et la foule le traîne et le pousse au jarret.
Un dard qui vibre encor tremble à son flanc secret,
Et quel mystère noir lui gonfle ainsi la panse ?
Obèse et... -
Oh ! quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule !
VICTOR HUGO.Le bûcher dressé là pour ce nouvel Hercule,
Emplit l’horizon rouge et le ciel empourpré ;
Et la nuit s’illumine et tout entière... -
Le noir lierre aux douces roses enlacé
Décore le portique et son treillage vert,
Et l’on voit s’entr’ouvrir le pétale de chair
Près du feuillage en cœur qui vers lui s’est glissé ;Une amoureuse odeur de soir et de passé
Se mêle au dur parfum terrestrement...