Si haut que ta racine ait poussé vers l’azur
Ta cime épanouie et vivante, sois sûr,
Cher arbre, que, malgré l’ombre que sur la mousse
Etend autour de toi ta feuillée ample et douce,
Et bien que les oiseaux y chantent et qu’en bas
Un chœur de dieux sylvains défendent de leurs bras
La Dryade pensive au creux de ton écorce,
O bel arbre, debout encore dans ta force,
Sois sûr et pense que le temps et les destins
Qui font les soir jaloux naître de nos matins
Ne t’épargneront pas, car toute vie est telle.
L’inévitable lierre et l’automne mortelle.
Inscription
More from Poet
-
Je ne veux de personne auprès de ma tristesse
Ni même ton cher pas et ton visage aimé,
Ni ta main indolente et qui d’un doigt caresse
Le ruban paresseux et le livre fermé.
Laissez-moi. Que ma porte aujourd’hui reste close ;
N’ouvrez pas ma... -
« N’avez-vous pas tenu en vos mains souveraines
La souplesse de l’eau et la force du vent ?
Le nombreux univers en vous fut plus vivant
Qu’en ses fleuves, ses flots, ses fleurs et ses fontaines. »C’est vrai. Ma bouche a bu aux sources souterraines ;
La... -
O Vérone ! cité de vengeance et d’amour,
Ton Adige verdi coule une onde fielleuse
Sous ton pont empourpré, dont l’arche qui se creuse
Fait l’eau de bile amère et de sang tour à tour !Le dôme, le créneau, la muraille, la tour,
Le cyprès dur jailli de la... -
Sépulcre de silence et tombeau de beauté,
La Tristesse conserve en cendres dans son urne
Les grappes de l’automne et les fruits de l’été,
Et c’est ce cher fardeau qui la rend taciturne,Car sa mémoire encore y retrouve sa vie
Et l’heure disparue avec la... -
Sois nombreux par le Verbe et fort par la Parole,
Actif comme la ruche et comme la cité ;
Imite tour à tour avec fécondité
La foule qui demeure et l’essaim qui s’envole.Travaille, croîs, grandis ! que ta hauteur t’isole,
Et dresse dans le ciel sur le monde...