J’ai fleuri l’ombre odorante
Et j’ai parfumé la nuit
De la senteur expirante
De ces roses d’aujourd’hui.
En elles se continue,
Pétale à pétale, un peu
Du charme de t’avoir vue
Les cueillir toutes en feu.
Est-ce moi, si ce sont elles ?...
J’ai fleuri l’ombre odorante
Et j’ai parfumé la nuit
De la senteur expirante
De ces roses d’aujourd’hui.
En elles se continue,
Pétale à pétale, un peu
Du charme de t’avoir vue
Les cueillir toutes en feu.
Est-ce moi, si ce sont elles ?...
Le cri qu’il nous arrache est un hennissement.
J. M. DE HEREDIA.
Je t’ai vu devant moi surgir. Tu étais beau.
Le soleil au déclin, de la croupe aux sabots,
T’empourprait tout entier de sa splendeur farouche.
Ardent de ta vitesse et cabré de...
Hercule pour mourir monte sur son bûcher.
La terre, — qui déjà ne l’entend plus marcher
Du pas victorieux qu’elle écoutait dans l’ombre
Se hâter vers l’aurore à travers la nuit sombre
Au heurt justicier de son talon errant —...
Sur la rosace éclose au centre du parquet
Pose ton pied léger, écoute et sois furtive ;
La solitude parle à celle qui arrive ;
N’as-tu pas entendu le marbre qui craquait ?
La harpe tremble et vibre à ton pas indiscret,
Le lustre se balance et son cristal s’...
Sois heureuse ! qu’importe à tes yeux l’horizon
Et l’aurore et la nuit et l’heure et la saison,
Que ta fenêtre tremble aux souffles de l’hiver
Ou que, l’été, le vent du val ou de la mer
Semble quelqu’un qui veut entrer et qu’on accueille.
Sois heureuse. La...
Son bronze qui fut chair l’érige en l’eau verdie,
Déesse d’autrefois triste d’être statue ;
La mousse peu à peu couvre l’épaule nue,
Et l’urne qui se tait pèse à la main roidie ;
L’onde qui s’engourdit mire avec perfidie
L’ombre que toute chose en elle est...
Si le jet d’eau s’est tu dans la vasque, si l’or
De la statue en pleurs au centre du bassin
S’écaille sur la hanche et rougit sur le sein,
Si le porphyre rose en l’onde saigne encor ;
C’est que tout, alentour, s’engourdit et s’endort
D’avoir été charmant,...
Laisse le Printemps rire en sa gaine de pierre
Et l’Hiver qui sanglote au socle où il est pris
Jusqu’au torse, et l’Été, grave en ses nœuds fleuris,
Près de l’Automne nu qui s’empampre et s’enlierre ;
Laisse la rose double et la rose trémière
Et l’allée à...
Crois-moi. N’emprunte rien des hommes. Que tes yeux
Ne le conduisent point sur leur pas anxieux.
N’asservis pas ta faim à la faim d’autres bouches.
Au contraire, sois libre et, s’il le faut, farouche ;
Et plutôt mords ton poing et frappe du talon,
Pour les...
Si l’automne fut douce au soir de ta beauté,
Rends-en grâces aux dieux qui veulent qu’à l’été
Succède la saison qui lui ressemble encore,
Ainsi que le couchant imite une autre aurore
Et comme elle s’empourpre et comme elle répand
Au ciel mystérieux des roses...