Henri de Régnier

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    J’ai fleuri l’ombre odorante
    Et j’ai parfumé la nuit
    De la senteur expirante
    De ces roses d’aujourd’hui.

    En elles se continue,
    Pétale à pétale, un peu
    Du charme de t’avoir vue
    Les cueillir toutes en feu.

    Est-ce moi, si ce sont elles ?...

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    Le cri qu’il nous arrache est un hennissement.
    J. M. DE HEREDIA.

    Je t’ai vu devant moi surgir. Tu étais beau.
    Le soleil au déclin, de la croupe aux sabots,
    T’empourprait tout entier de sa splendeur farouche.
    Ardent de ta vitesse et cabré de...

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    Hercule pour mourir monte sur son bûcher.

    La terre, — qui déjà ne l’entend plus marcher
    Du pas victorieux qu’elle écoutait dans l’ombre
    Se hâter vers l’aurore à travers la nuit sombre
    Au heurt justicier de son talon errant —...

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    Sur la rosace éclose au centre du parquet
    Pose ton pied léger, écoute et sois furtive ;
    La solitude parle à celle qui arrive ;
    N’as-tu pas entendu le marbre qui craquait ?

    La harpe tremble et vibre à ton pas indiscret,
    Le lustre se balance et son cristal s’...

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    Sois heureuse ! qu’importe à tes yeux l’horizon
    Et l’aurore et la nuit et l’heure et la saison,
    Que ta fenêtre tremble aux souffles de l’hiver
    Ou que, l’été, le vent du val ou de la mer
    Semble quelqu’un qui veut entrer et qu’on accueille.
    Sois heureuse. La...

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    Son bronze qui fut chair l’érige en l’eau verdie,
    Déesse d’autrefois triste d’être statue ;
    La mousse peu à peu couvre l’épaule nue,
    Et l’urne qui se tait pèse à la main roidie ;

    L’onde qui s’engourdit mire avec perfidie
    L’ombre que toute chose en elle est...

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    Si le jet d’eau s’est tu dans la vasque, si l’or
    De la statue en pleurs au centre du bassin
    S’écaille sur la hanche et rougit sur le sein,
    Si le porphyre rose en l’onde saigne encor ;

    C’est que tout, alentour, s’engourdit et s’endort
    D’avoir été charmant,...

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    Laisse le Printemps rire en sa gaine de pierre
    Et l’Hiver qui sanglote au socle où il est pris
    Jusqu’au torse, et l’Été, grave en ses nœuds fleuris,
    Près de l’Automne nu qui s’empampre et s’enlierre ;

    Laisse la rose double et la rose trémière
    Et l’allée à...

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    Crois-moi. N’emprunte rien des hommes. Que tes yeux
    Ne le conduisent point sur leur pas anxieux.
    N’asservis pas ta faim à la faim d’autres bouches.
    Au contraire, sois libre et, s’il le faut, farouche ;
    Et plutôt mords ton poing et frappe du talon,
    Pour les...

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    Si l’automne fut douce au soir de ta beauté,
    Rends-en grâces aux dieux qui veulent qu’à l’été
    Succède la saison qui lui ressemble encore,
    Ainsi que le couchant imite une autre aurore
    Et comme elle s’empourpre et comme elle répand
    Au ciel mystérieux des roses...