Émile Verhaeren

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    En contournant le presbytère
    Les morts d’ici s’en vont en terre.

    Le menuisier quitte son banc
    Pour voir passer les cercueils...

  • — Triste dame, mon âme,
    De quel séjour de deuil et d’or,
    Viens-tu, ce soir, parler encor,
    Triste dame, mon âme ?

    — Je viens d’un palais de flambeaux
    Dont j’ai brisé les portes closes ;
    Je tiens, entre mes mains, les roses
    Qui fleuriront sur ton tombeau...

  • Avec ses larges corbillards
    Ornés de plumes majuscules,
    Par les matins et les brouillards,
    La mort circule.

    Parée et noire et opulente,
    Tambours voilés, musiques lentes,
    Avec ses larges corbillards,
    Ornés de pâles lampadaires,
    ...

  • Disséminant la guerre
    Par régiments entiers à travers monts et terres,
    Au long du sombre Oder et de l’Elbe et du Rhin,
    ...

  • Mon âme elle est là-bas,
    Mon âme en joie et en alarmes,
    ...

  • Si vif luit le caillou qu’on dirait des sardoines ;

    L’été touffu s’enchevêtre dans les fourrés ;
    La fleur écoute, au bord des longs chemins dorés,
    La fragile chanson du vent dans les avoines.

    On coupe, à tour de bras,
    Les...


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  • Quand Buonarotti dans la Sixtine entra,
    Il demeura
    Comme aux écoutes,
    Puis son œil mesura la hauteur de...

  • Le vieux meunier du moulin noir,
    On l’enterra, l’hiver, un soir
    De froid rugueux, de bise aiguë
    En un terrain de cendre et de ciguës.

    Le jour dardait sa clarté fausse
    Sur la bêche du fossoyeur ;
    Un chien errait près de la fosse,
    L’...

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    Comme des tentes pour les blés
    ...