Émile Verhaeren

  • On lui reprochait tout
    Depuis longtemps, mais à l’écart, dans l’ombre

    Et c’était son astuce et ses ruses sans...

  • — De quels vieux orients et de myrrhe et d’encens,
    Avec, entre vos mains, quels dons et quels présents,
    Avec, en votre cœur, quels chants et quels hommages,
    Dites, arrivez-vous vers nous,
    Les bons rois mages ?

    Une étoile qui vient d’au delà du désert,
    Sur l’...

  • LES MACHINES

    Dites, connaissez-vous l’émoi
    De suivre et d’épouser avec vos doigts
    Les souples lignes
    Que font les fers et les aciers
    Et les mille ressorts et les mille leviers
    Des machines insignes ?
    Il...

  • MA VILLE

    J’ai construit dans mon âme une ville torride.

    Gares, halles, clochers, voûtes, dômes, beffrois,
    Et du verre et de l’or et des feux sur les toits.

    Passant, tu n’y trouveras pas
    Autour des vieux foyers de...

  • MA GERBE

    Le jour que mon cerveau et mes yeux seront morts,
    Ma gloire
    Demeurera longtemps encor dans les mémoires...

  • Ma chambre est close au vent du Nord,
    Elle est close et solitaire,
    Depuis la guerre ;
    ...

  • L’Entrée
    de Philippe le Bel à Bruges

    Cavalcadantes,
    Au rythme clair d’un carillon de pas,
    Dans le...

  •  
    Un paysage noir, ligné d’architectures,
    Qui découpent et captivent l’éternité,
    En leurs parallèles et fatales structures,
    Impose à mes yeux clos son immobilité.

    Dédales de Justice et tours de Sapience,
    Toute l’humanité qui s’est dardée en lois
    Se...

  • Les chats d’ébène et d’or ont traversé le soir.

    « Au dessus de la vie et des formes, dans l’air
    Non remué jamais de la pensée abstraite,
    Point immatériel, inaccessible et clair,
    Élée avait, jusques au faîte,
    Hissé le songe et l’unité d’un Dieu.
    La matière ?...

  • Leur coude nu sorti des manches,

    Et tout leur poids
    Pesant sur le fer chaud qui glace et broie
    Le raide empois,
    Les massives servantes
    Ornent de longs plis droits
    Et de courbes savantes

    Le linge blanc des blancs...