Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots |
François Coppée |
1875 |
French |
Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots ! Pour voir des boutons d'or et des coquelicots, Vous partez, le dimanche, et remplissez les gares De femmes, de chansons, de joie et de cigares, Et, pour être charmants et faire votre cour, Vous savez imiter les cris de basse-... |
Vous êtes jeune et belle... |
Jules Verne |
1867 |
French |
Sonnet
Vous êtes jeune et belle, et vos lèvres rieuses N'ont que charmants souris tout fraîchement éclos ; Le temps sonne pour vous ses heures folles, joyeuses Qui vont se succédant comme les flots aux flots.
L'amour pour vos plaisirs rend plus... |
Vous êtes mort un soir |
Anna de Noailles |
1905 |
French |
Vous êtes mort un soir à l'heure où le jour cesse. Ce fut soudain. La douce et terrible paresse En vous envahissant ne vous a pas vaincu. Rien ne vous a prédit la torpeur et la tombe. Vous eûtes le sommeil. Moi, je peine et je tombe, Et la plus morte mort est d'... |
Vous faites voir des os quand vous riez, Heleine |
Paul Scarron |
1635 |
French |
Sonnet
Vous faites voir des os quand vous riez, Heleine, Dont les uns sont entiers et ne sont gueres blancs ; Les autres, des fragmens noirs comme de l'ebene Et tous, entiers ou non, cariez et tremblans.
Comme dans la gencive ils ne tiennent qu'à peine... |
Vous implorez en vain, pauvre troupe insensée |
Jean Ogier de Gombauld |
1627 |
French |
Vous implorez en vain, pauvre troupe insensée, Un injuste secours, par un injuste effort La pitié qui previent le moment de la mort, Quant c'est pour un amant, elle est trop avancée.
Vous m'appellez cruelle, et vostre ame offencée Accuse mes rigueurs de son... |
Vous languissez, mes vers... |
Jean de Sponde |
1576 |
French |
Vous languissez, mes vers ; les glaçons de l'absence Éteignant vos fureurs au point de leur naissance, Vous n'entrebattez plus de soupirs votre flanc, Vos artères d'esprits, ni vos veines de sang. En quoi ! la mort vous tient ? et ce front teint en cendre Vous... |
Vous le dites m'amour ? Soyez religieuse |
Joachim Bernier de La Brousse |
1600 |
French |
Vous le dites m'amour ? Soyez religieuse, Portant le voile noir, franche d'ambitions, Que jeûner soit vos jeux, vos ris confessions, Et vos plus beaux habits une haire envieuse !
Ô la belle nonnain ! hé ! qu'elle est curieuse De savoir si au cloître on vit sans... |
Vous m'avez dit, tel soir... |
Émile Verhaeren |
1886 |
French |
Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous, Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles, Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.
Vous me parliez des temps prochains où nos années, Comme... |
Vous m'aviez dit que vous m'aimiez bien fort |
Marguerite de Navarre |
1521 |
French |
Vous m'aviez dit que vous m'aimiez bien fort, Bien fort, bien fort, et ainsi je l'ai cru, Mais tôt après vous fîtes votre effort D'en dire autant en un lieu que j'ai vu : Bien fort, bien fort, vous l'aimez, je l'ai su. Il vous faut trop de forces pour deux lieux... |
Vous me distes, Maitresse, estant à la fenestre |
Pierre de Ronsard |
1555 |
French |
Vous me distes, Maitresse, estant à la fenestre, Regardant vers Mont-martre et les champs d'alentour : La solitaire vie, et le desert sejour Valent mieux que la Cour, je voudrois bien y estre.
A l'heure mon esprit de mes sens seroit maistre, En jeusne et oraisons... |
Vous me dites toujours où tendent mes desseins |
Antoine de Nervèze |
1596 |
French |
Vous me dites toujours où tendent mes desseins, Et pourquoi je vous aime et vous rends du service : Vous pouviez bien savoir avant que je vous visse Quel peut être le but de l'amour des humains.
Nous vivons dans le monde et parmi les mondains, Nos sexes sont... |
Vous m’avez demandé quelques vers sur « Amour » |
Paul Verlaine |
1864 |
French |
Vous m’avez demandé quelques vers sur « Amour ».
Ce mien livre, d’émoi cruel et de détresse,
Déjà loin dans mon Œuvre étrange qui se presse
Et dévale, flot plus amer de jour en jour.
Qu’en dire, sinon : « Poor Yorick ! » ou mieux « poor
Lelian ! » et pauvre... |
Vous m’avez regardé… |
Francis Jammes |
1888 |
French |
Vous m’avez regardé avec toute votre âme.
Vous m’avez regardé longtemps comme un ciel bleu.
J’ai mis votre regard à l’ombre de mes yeux…
Que ce regard était passionné et calme…
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Vous n'aimez rien que vous, de vous-même maîtresse |
Philippe Desportes |
1576 |
French |
Vous n'aimez rien que vous, de vous-même maîtresse, Toute perfection en vous seule admirant, En vous votre désir commence et va mourant, Et l'amour seulement pour vous-même vous blesse.
Franche et libre de soin, votre belle jeunesse D'un oeil cruel et beau mainte... |
Vous parler ? |
Sabine Sicaud |
1921 |
French |
Vous parler ? Non. Je ne peux pas. Je préfère souffrir comme une plante, Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul. Ils attendent. C'est bien. Puisqu'ils ne sont pas las D'attendre, j'attendrai, de cette même attente.
Ils souffrent seuls. On doit apprendre... |
Vous pour qui j’écrivis |
Renée Vivien |
1897 |
French |
Vous pour qui j’écrivis, ô belles jeunes femmes !
Vous que, seules, j’aimais, relirez-vous mes vers
Par les futurs matins neigeant sur l’univers,
Et par les soirs futurs de roses et de flammes ?
Songerez-vous, parmi le désordre charmant
De vos cheveux épars... |
Vous qui aimez encore ne sçavez |
Étienne de La Boétie |
1550 |
French |
Vous qui aimez encore ne sçavez, Ores, m'oyant parler de mon Leandre, Ou jamais non, vous y debvez aprendre, Si rien de bon dans le coeur vous avez.
Il oza bien, branlant ses bras lavez, Armé d'amour, contre l'eau se deffendre Qui pour tribut la fille... |
Vous qui avez écrit qu'il n'y a plus en terre |
Théodore Agrippa d'Aubigné |
1572 |
French |
Vous qui avez écrit qu'il n'y a plus en terre De nymphe porte-flèche errante par les bois, De Diane chassante, ainsi comme autrefois Elle avait fait aux cerfs une ordinaire guerre,
Voyez qui tient l'épieu ou échauffe l'enferre ? Mon aveugle fureur, voyez qui sont... |
Vous qui habitez l'Orque noir |
Flaminio de Birague |
1570 |
French |
Vous qui habitez l'Orque noir, Laissez votre horrible manoir, Sortez de la grotte avernale, Et venez tous ici haut voir Ma peine qui n'a point d'égale.
Ô Proserpine, ô noir Pluton Cerbère, Mégère, Alecton, Tisyphone, infernales Ombres Atropos,... |
Vous qui n'ensorcelez les troupes vagabondes |
Christofle de Beaujeu |
1570 |
French |
Vous qui n'ensorcelez les troupes vagabondes, Mais toujours tourmentés, endurez tant de maux, Voyez tant seulement baigner les animaux, Et détournez vos yeux de ces sacrées ondes.
Gardez l'orage saint, ce sont les Nymphes blondes, Actéon cerf fuyant, après tant... |