Vous qui retournez du Cathai |
Paul-Jean Toulet |
1894 |
French |
Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeries L'opium ou le thé,
Dans un palais d'aventurine Où se mourait le jour, Avez-vous vu Boudroulboudour, Princesse de la Chine,
Plus blanche en son pantalon... |
Vous qui riez de mes douleurs |
Honorat de Bueil, seigneur de Racan |
1630 |
French |
Ode
Vous qui riez de mes douleurs, Beaux yeux qui voulez que mes pleurs Ne finissent qu'avec ma vie, Voyez l'excez de mon tourment Depuis que cet esloignement M'a vostre presence ravie.
Pour combler mon adversité De tout ce que la... |
Vous qui sans corps, Démons, errez en France |
Christofle de Beaujeu |
1570 |
French |
Vous qui sans corps, Démons, errez en France, Laissez ici reposer doucement Vos membres froids, et chez vous maintenant Courez pour voir le deuil de votre absence.
Allez-y donc, invisibles, je pense Que vous verrez celui-ci, son enfant, L'autre sa femme,... |
Vous qui sur mon front, toute en larmes |
Charles Guérin |
1890 |
French |
Vous qui sur mon front, toute en larmes, Pressez vos yeux pour ne plus voir Les feuilles du berceau de charmes Sur le sable humide pleuvoir,
Dans le brouillard funèbre où glissent Ces ombres des jours révolus, Pauvre enfant dont les cils frémissent,... |
Vous qui voulez savoir que c'est que de l'amour |
Jean Godard |
1597 |
French |
Vous qui voulez savoir que c'est que de l'amour, Je le vous vais ici tout maintenant décrire. C'est un vrai doux amer, c'est un triste sourire ; C'est l'aigle du Caucase et le bourreau vautour.
C'est sans cesse espérer et craindre tour à tour ; C'est plaindre... |
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles |
Flaminio de Birague |
1570 |
French |
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles Que je fais retentir de mes chants languissants, Antres qui répondez à mes tristes accents, Quand vous oyez le son de mes plaintes mortelles,
Vous monts démesurés, et vous campagnes belles, Vous ombrages secrets,... |
Vous souvient-il de l'auberge |
Paul-Jean Toulet |
1894 |
French |
Vous souvient-il de l'auberge Et combien j'y fus galant ? Vous étiez en piqué blanc : On eût dit la Sainte Vierge.
Un chemineau navarrais Nous joua de la guitare. Ah ! que j'aimais la Navarre, Et l'amour, et le vin frais.
De l'auberge dans... |
Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé m'avez |
Étienne Jodelle |
1552 |
French |
Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé m'avez, Et qu'on feint comme moy serfs de la Cyprienne : Et vous doctes amans, qui d'ardeur Delienne Vivans par mille morts vos ardeurs écrivez :
Vous esprits que la mort n'a point d'amour privez, Et qui encor au frais de... |
Vox Clamans |
Ernesto Noboa y Caamaño |
1911 |
Spanish |
Oigo en la sombra, a veces, una voz que me advierte:
Poeta, entre tus ruinas, yérguete vencedor:
deja la flauta débil de tu canción inerte,
y alza el himno a la vida, al orgullo, al vigor.
Acalla tu secreto, sé fuerte con la muerte,
Y oigo otra voz que clama:... |
Vox Populi |
Auguste Lacaussade |
1835 |
French |
Puisque en tes jours bénis de gloire et de puissance,
Du pauvre jusqu’à toi franchissant la distance,
Tu l’aidas de sa croix à porter le fardeau ;
Et que, sourd aux instincts d’une opulence avare,
Toi, prince, tu couvris les membres de Lazare
Des plis... |
Voy a entrar al olvido |
Arturo Borja |
1912 |
Spanish |
Voici le masque pour la fête du mensonge.
HENRY DE REGNIER
A Francisco Guarderas
Hermano, si me río de la vida y sus cosas
notarás en mi risa cierto rezo de angustias,
sentirás las espinas que hay en todas... |
Voyage |
Théophile Gautier |
1831 |
French |
Il me faut du nouveau, n’en fût-il plus au monde.
JEAN DE LA FONTAINE.
Jam mens praetrepidans avet vagari,
Jam laeti studio pedes vigescunt.... |
Voyant ces monts de veue ainsi loingtaine |
Mellin de Saint-Gelais |
1523 |
French |
Voyant ces monts de veue ainsi lointaine Je les compare à mon long desplaisir. Haut est leur chef, et hault est mon desir, Leur pied est ferme et ma foy est certaine.
D'eux mainct ruisseau coule et mainte fontaine, De mes deux yeulx sortent pleurs à loisir ;... |
Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice |
Joachim du Bellay |
1541 |
French |
Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice, La rancune, l'orgueil, le désir aveuglé, Dont cet âge de fer de vices tout rouillé A violé l'honneur de l'antique justice :
Voyant d'une autre part la fraude, la malice, Le procès immortel, le droit mal conseillé : ... |
Voyelles |
Arthur Rimbaud |
1873 |
French |
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers... |
Voyez au vif le portrait d'un amant |
Jean Godard |
1597 |
French |
Voyez au vif le portrait d'un amant : Je pleure et ris, je loue et vitupère, Un même objet m'est funèbre et prospère, Je perds courage et je vais m'animant.
Mon coeur, mes yeux s'en vont partout semant Et feux, et flots ; mon âme est le repaire D'espoir et... |
Voyons, d'où vient le verbe ? Et d'où viennent les langues ? |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Voyons, d'où vient le verbe ? Et d'où viennent les langues ? De qui tiens-tu les mots dont tu fais tes harangues ? Écriture, Alphabet, d'où tout cela vient-il ? Réponds.
Platon voit l'I sortir de l'air subtil ; Messène emprunte l'M aux boucliers du Mède ; La... |
Voz |
Alfonsina Storni |
1912 |
Spanish |
Te ataré
a los puños
como una llama,
dolor de servir
a cosas estultas.
Echaré a correr
con los puños en alto
por entre las casas
de los hombres.
Hemos dormido, todos,
demasiado.
Dormido
a plena luz
como las estrellas... |
Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudr |
Abraham de Vermeil |
1588 |
French |
Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudre, Plus beaux que le Soleil, plus parfaits que les Cieux : Plus forts que la nature, et plus grands que les Dieux, Sont les buchers ardents qui me mettent en poudre :
Or pouldre de voz yeux vous me verrez... |
Vu le soin ménager dont travaillé je suis |
Joachim du Bellay |
1541 |
French |
Vu le soin ménager dont travaillé je suis, Vu l'importun souci qui sans fin me tourmente, Et vu tant de regrets desquels je me lamente, Tu t'ébahis souvent comment chanter je puis.
Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis, Ou, pour le dire mieux, en pleurant je... |