Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer À tout ce qui reluit malgré de sombres voiles, Aux bois pleins de rayons, aux nuits pleines d'étoiles. L'esprit en la voyant s'en va je ne sais où. Elle a tout ce qui peut rendre un pauvre homme fou. Tantôt c'est un... |
Elle est gravement gaie... |
Francis Jammes |
1888 |
French |
Elle est gravement gaie. Par moments son regard
se levait comme pour surprendre ma pensée.
Elle était douce alors comme quand il est tard
le velours jaune et bleu d’une allée de pensées.
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Elle est malaade, helas ! que faut-il que je face |
Étienne de La Boétie |
1550 |
French |
Elle est malaade, helas ! que faut-il que je face ? Quel confort, quel remede ? Ô cieux, et vous m'oyez Et tandis devant vous, ce dur mal vous voyez Oultrager sans pitié la douceur de sa face !
Si vous l'ostez, cruels, à ceste terre basse, S'il faut d'elle là haut... |
Elle était déchaussée, elle était décoiffée... |
Victor Hugo |
1844 |
Love, French |
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Elle était descendue... |
Francis Jammes |
1888 |
French |
Elle était descendue au bas de la prairie,
et, comme la prairie était toute fleurie
de plantes dont la tige aime à pousser dans l’eau,
ces plantes inondées je les avais cueillies.
Bientôt, s’étant mouillée, elle gagna le haut
de cette prairie-là qui était... |
Elle était pâle, et pourtant rose... |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Elle était pâle, et pourtant rose, Petite avec de grands cheveux. Elle disait souvent : je n'ose, Et ne disait jamais : je veux.
Le soir, elle prenait ma Bible Pour y faire épeler sa soeur, Et, comme une lampe paisible, Elle éclairait ce jeune coeur.... |
Elle m'a dit : Par refus ou tourment |
Marguerite de Navarre |
1521 |
French |
Elle m'a dit : "Par refus ou tourment Je vous ferai laisser votre entreprise." Mais Amour dit : "Aimez la fermement, Car à la fin, soit douleur ou surprise, Par mon moyen vous en ferez la prise, Et vous rendrai de son corps le vainqueur." Helas ! Amour, ce m'est... |
Elle passa |
Renée Vivien |
1897 |
French |
J’étais pareille à la voyageuse recrue,
Lasse enfin des courants et des vents et du sort
Et qui n’aspire plus qu’au bon sommeil du port…
Miraculeusement vous m’êtes apparue…
Et vous ressembliez à tout ce qui m’est cher,
Aux jardins... |
Elle passe |
Renée Vivien |
1897 |
French |
Le ciel l’encadre ainsi que ferait une châsse,
Et je vivrais cent ans sans jamais la revoir.
Elle est soudaine : elle est le miracle du soir.
L’instant religieux brille et tinte. Elle passe…
Je suis venue avec la foule des lépreux
Dès l’aurore, ayant su que... |
Elle passe des heures émues |
Rainer Maria Rilke |
1901 |
French |
Elle passe des heures émues appuyée à sa fenêtre, tout au bord de son être, distraite et tendue.
Comme les lévriers en se couchant leurs pattes disposent, son instinct de rêve surprend et règle ces belles choses
que sont ses mains bien placées... |
Elle pleurait, toute pâle de crainte |
Philippe Desportes |
1576 |
French |
Elle pleurait, toute pâle de crainte, Lors que la Mort sa moitié menaçait, Et tellement l'air de cris remplissait Que la Mort même à pleurer eut contrainte.
Hélas ! mon Dieu, que sa grâce était sainte ! Que beau son teint, qui les lys effaçait ! Le trait... |
Elle règne |
Renée Vivien |
1897 |
French |
Le soir était plus doux que l’ombre d’une fleur.
J’entrai dans l’ombre ainsi qu’en un parfait asile.
La Voix, récompensant mon attente docile,
Me chuchota : « Vois le palais de la Douleur. »
Mes yeux las s’enchantaient du violet, couleur... |
Elle règne |
Renée Vivien |
1893 |
French |
Le soir était plus doux que l'ombre d'une fleur. J'entrai dans l'ombre ainsi qu'en un parfait asile. La voix, récompensant mon attente docile, Me chuchota: "Vois le palais de la douleur".
Mes yeux las s'enchantaient du violet, couleur Unique car le noir dominait.... |
Elle s'avance, comme je viens |
Charles Van Lerberghe |
1884 |
French |
Elle s'avance, comme je viens, A petits pas, dans le silence, La belle nuit bleue ; regarde-moi bien, Elle s'avance comme je viens, Très lasse et lente, et languissante. Quel ange entend la fleur qui croît, La branche et l'ombre qu'elle balance, - Quel... |
Elle sait que l'attente est un cruel supplice |
François Coppée |
1875 |
French |
Elle sait que l'attente est un cruel supplice, Qu'il doit souffrir déjà, qu'il faut qu'elle accomplisse Le serment qu'elle a fait d'être là, vers midi. Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi, Elle s'est attardée à finir sa toilette. Et devant le miroir charmé qui la... |
Elle va à la pension |
Francis Jammes |
1888 |
French |
Elle va à la pension du Sacré-Cœur.
C’est une belle fille qui est blanche.
Elle vient en petite voiture sous les branches
des bois, pendant les vacances, au temps des fleurs.
Elle descend le coteau doucement. Sa charrette
est petite et vieille. Elle n’est pas très... |
Ellwieens Schwanenlied |
Ludwig Gotthard Kosegarten |
1796 |
German |
Ellwieens Schwanenlied.
Zu singen im Herbste.
Wie blickst du aus dem Nebelduft,
O Sonne, bleich und freundlich!
Wie weht die dunstbeladne Luft
So rauh und menschenfeindlich!
5 Es girrt die sterbende Natur
Ihr Schwanenlied so traurig,... |
Elmondom |
Tóth Árpád |
1906 |
Szerelmes |
Elmondom az égnek,
elmondom miért nem látom kéknek,
tengerek tükrének kristályos csalfa képét,
megcsillanó hegyek ormainak hófödte bércét...
Elmondom mert hallgatnom tovább nem szabad,
szívem dobogja ajkamra a szavakat,
míg lelkem hall távoli angyali hívó... |
Éloa - Chant I |
Alfred de Vigny |
1817 |
French |
Il naquit sur la terre un Ange, dans le temps
Où le Médiateur sauvait ses habitants.
Avec sa suite obscure et comme lui bannie,
Jésus avait quitté les murs de Béthanie ;
À travers la campagne il fuyait d'un pas lent,
Quelquefois s'arrêtait, priant et... |
Éloa - Chant II |
Alfred de Vigny |
1817 |
French |
Souvent parmi les monts qui dominent la terre
S'ouvre un puits naturel, profond et solitaire ;
L'eau qui tombe du ciel s'y garde, obscur miroir
Où, dans le jour, on voit les étoiles du soir.
Là, quand la villageoise a, sous la corde agile,
De l'urne, au fond... |