• Voici le mois des eaux mornes et croupissantes
    Autour des bourgs, parmi les routes et les sentes,
    Au long des clos, sur les...

  • L’IVRESSE

    Étaient placés, face à face, dans ce caveau,
    Au long des murs, sur double rang, trente tonneaux.

    Jadis, un vieux marin qui sculptait des navires,
    Les avait blasonnés aux armes de l’Empire.

    Ils reposaient dans l’ombre, et leur ventres songeaient
    Aux grands buveurs dont les gosiers les allégaient...

  • JACQUES D’ARTEVELDE

    I

    Ô ce soir de Juillet où le Tribun mourut,

    Soleil de Flandre, en avez-vous gardé mémoire ?
    Sa ville était...

  • Jacques d’Artevelde

    Ô ce soir de juillet où le Tribun mourut,
    Soleil de Flandre, en avez-vous gardé mémoire ?
    Sa pille était dorée aux rayons de sa gloire
    Et le monde changea quand son geste apparut.

    Pour la...

  • JAN SNUL.

    La croix de paille est là, barrant la porte ;

    Signe de deuil : Jan Snul est mort.
    Ses chiens hurlent ; le vent du Nord

    Rafle leur plainte et vers les bois l’emporte.

    ...
  • L’herbe y est bleue et la haie azurée
    De papillons de verre et de bulles de fruits ;
    Des paons courent, au long des buis,
    Un lion clair barre l’entrée.

    Chaque montée est un espoir
    En escalier, vers une attente ;
    Par les midis chauffés, la marche est haletante,
    Mais le repos attend, au bout du soir.

    Des ruisselets qui font...

  •  
    Allez, venez,
    Rejoignez-vous ou quittez-vous,
    ...

  • LA JOIE

    Dans la cité hagarde,
    Où la réclame aboie,
    Le chœur des bateleurs
    S’installe et crie au ciel « Regarde
    Nous soulevons, à bras tendus, la joie ! »

    Et leur baraque ostentatoire et colossale
    S’érige, au carrefour des cent routes paradoxales.

    — La joie hélas ! est au delà de l’âme humaine...

  • Par ces vieux soirs des mois vides, le train circule
    De forêt en village et de bruyère en bourg ;
    Le train grinçant et dur, le train torpide et lourd
    Qui semble charrier les blocs du crépuscule.

    Les longs et noirs wagons roulent parmi l’hiver,
    — Ressorts bandés, essieux tendus, bâches gonflées,
    Trouant l’espace entier d’une brusque vallée
    De chocs, de...

  • Lorsque l’été flambant brûle la ville lasse,
    Et le peuple pointu des toits capricieux,
    Le vieux gardien du vieux beffroi suit de ses yeux
    L’ombre lente qui fait le tour de la grand’place.

    Et c’est d’abord, au jour levé,
    Les trois pignons des Trois Rois Mages,
    Laissant flotter leur triple image
    Sur les bosses du lourd pavé.

    Vers dix heures, c’...