Le Jardin

L’herbe y est bleue et la haie azurée
De papillons de verre et de bulles de fruits ;
Des paons courent, au long des buis,
Un lion clair barre l’entrée.

Chaque montée est un espoir
En escalier, vers une attente ;
Par les midis chauffés, la marche est haletante,
Mais le repos attend, au bout du soir.

Des ruisselets qui font blanches les fautes
Coulent, autour de gazons frais ;
L’agneau divin avec sa croix, s’endort, auprès
Des jacinthes, pâles et hautes.

L’herbe y est bleue et la haie azurée
De papillons de verre et de bulles de fruits ;
Des paons courent, au long des buis,
Un lion clair barre l’entrée.

Chaque montée est un espoir
En escalier, vers une attente ;
Par les midis chauffés, la marche est haletante,
Mais le repos attend, au bout du soir.

Des ruisselets qui font blanches les fautes
Coulent, autour de gazons frais ;
L’agneau divin avec sa croix, s’endort, auprès
Des jacinthes, pâles et hautes.

Des fleurs droites, comme l’ardeur
Extatique des âmes blanches,
Fusent, en un élan de branches,
Vers leur splendeur.

Un vent très lentement ondé
Chante une prière, sans paroles ;
L’air filigrane une auréole,
À chaque disque émeraudé.

L’ombre même n’est qu’un essor,
Vers les clartés qui se transposent ;
Et les rayons calmés reposent
Sur les bouches des lilas d’or.

Des fleurs droites, comme l’ardeur
Extatique des âmes blanches,
Fusent, en un élan de branches,
Vers leur splendeur.

Un vent très lentement ondé
Chante une prière, sans paroles ;
L’air filigrane une auréole,
À chaque disque émeraudé.

L’ombre même n’est qu’un essor,
Vers les clartés qui se transposent ;
Et les rayons calmés reposent
Sur les bouches des lilas d’or.

Collection: 
1875

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