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    Quand l’automne est presque finie,
    Et que tout semble dans les vents
    Annoncer les derniers moments
    De la nature à l’agonie,

    Souvent un beau soleil d’été
    Se lève sur les paysages,
    Et vient visiter les bocages
    Qu’il dédaigna dans leur beauté.

    Mais les bois ont perdu leurs teintes ;
    Mais les oiseaux sont envolés ;
    Tous les...

  • Phébus à la perruque rousse
    De qui les lames de vermeil,
    Ô faunes ivres dans la mousse,
    Provoquaient votre lourd sommeil.

    Le bretteur aux fières tournures
    Dont le brocart était d’ors fins,
    Et qui par ses égratignures
    Saignait la pourpre des raisins.

    Ce n’est plus qu’un Guritan chauve
    Qui, dans son ciel froid verrouillé,
    Le long de...

  • Hélas ! hier encor sur mon front, sur ma lèvre,
    Sont venus se poser la joie & le plaisir,
    J’ai ri comme une folle… aujourd’hui j’ai la fièvre,
    Car ma porte est fermée & j’en ai le loisir.

    Ô pauvre humanité ! J’ai pitié de moi-même
    Quand mon masque s’en va décollé par mes pleurs
    Et qu’apparaît, meurtri, consumé, maigre, blême,
    Mon visage, dont...

  • Les Filles du limon tiraient du Roi des Astres
    Assistance et protection.
    Guerre ni pauvreté, ni semblables désastres
    Ne pouvaient approcher de cette Nation.
    ...

  • Le soleil faisait luire l’eau du puits dans le verre.
    Les pierres de la ferme étaient cassées et vieilles,
    et les montagnes bleues avaient des lignes douces
    comme l’humidité qui luisait dans la mousse.
    La rivière était noire et les racines d’arbres
    étaient noires et tordues sur les bords qu’elle râpe.
    On fauchait au soleil où les herbes bougeaient,
    et...

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    Le soleil se couchait et sur l’onde immobile
    Laissait traîner au loin sa crinière de feu ;
    Nul souffle n’agitait la mer vaste et tranquille ;
    Le ciel était limpide, et sous le dôme bleu
    L’Océan s’étendait calme et grand comme Dieu.

    La nature écoutait ou priait en silence,
    Et rien n’osait troubler sa muette oraison ;
    Et la brume effaçait le...

  • Sur les rocs, comme au ciel, le monarque du feu
    Se donne, ici, libre carrière.
    L’œil cuit, caché sous la paupière,
    Aux fulgurants reflets du grisâtre et du bleu.

    Fourmillements d’éclairs de miroirs...


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    O poëte niais ! pauvre arrangeur de rimes,
    Tu veux chanter, dis-tu, mais qui t’écoutera ?
    Eh ! les vers aujourd’hui se débitent en primes ;
    On en fait à la toise et nul ne les lira.

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    Soleil ! soudard plaqué d’ordres et de crachats,
    Planteur mal élevé, sache que les Vestales
    À qui la Lune, en son équivoque œil-de-chat,
    Est la rosace de l’Unique Cathédrale,

    Sache que les Pierrots, phalènes des dolmens
    Et des nymphéas blancs des lacs où dort Gomorrhe,
    Et tous les bienheureux qui pâturent l’Éden
    Toujours printanier des...