• La passion apporte la souffrance ! — Qui apaisera
    Le cœur navré qui a trop perdu ?
    Où sont-elle les heures si rapidement envolées ?
    Vainement tu avais choisi le beau !
    Ton esprit est troublé, ton action confuse ;
    Le monde sublime, comme il échappe aux sens !

    Alors s’élève une musique aux ailes d’ange,
    Où les sons par myriades s’entrelacent aux sons,...

  • Le silence et la solitude,
    Les ténèbres et le secret
    Sont les apaiseurs du regret,
    Du doute et de l’inquiétude.
    À creuser le songe on n’extrait
    Que l’ironique incertitude.
    Le monde, un moment, vous distrait
    Avec sa folle multitude,
    Mais, lorsqu’on en a fait l’étude,
    On en retrouve le portrait
    Dans sa propre vicissitude.
    Au...

  • Aimer la Vérité,

    C’est aimer dans son cœur une Naïade blanche.

    Le peintre la demande aux rires des couleurs.

    C’est aimer dans son cœur une Naïade blanche.

    Le peintre la demande aux rires des couleurs.

    Sans la beauté de Dieu, le cœur de l’homme est sombre.

    Quelquefois le génie est le mot d’un...

  • J’aime ton nom d’Apollonie,
    Écho grec du sacré vallon,
    Qui, dans sa robuste harmonie,
    Te baptise sœur d’Apollon.

    Sur la lyre au plectre d’ivoire,
    Ce nom splendide et souverain,
    Beau comme l’amour et la gloire,
    Prend des résonnances d’airain.

    Classique, il fait plonger les Elfes
    Au fond de leur lac allemand,
    Et seule la Pythie à...

  •  

    J’AI vainement lutté contre ton charme, Automne :
    A ton impérieux attrait je m’abandonne.
    J’ai cru que je n’avais qu’à te fermer mon cœur
    Pour me soustraire au doux péril de ta langueur,
    Mais ta beauté sereine à jamais me possède,
    Et pareil à la feuille au vent puissant, je cède…
    Je ne puis pas ne pas t’aimer sans repentir !
    Je ne puis pas ne...

  •  

    PAR la vitre embrasée où meurt le soleil rouge
    Qui rose la blancheur du rideau transparent,
    Je regarde flamber sous l’azur fulgurant
    Un arbre dont la tête à demi-chauve bouge.

    Et dans cette splendeur baignant sa nudité,
    Plein de lumière dont le prisme le colore,
    Magnifique, il a l’air de croître dans l’aurore
    Et de tremper au ciel son vieux...

  •  
     C'est bien fait, ô ma sœur,
           Et je succombe,
     Mais avec la douceur
           D'une colombe.

     En noyant ma raison
           Dans mon extase,
     J'ai béni le poison
           Et le beau vase.

     Même, j'ai traversé
           Sans épouvante
     L'heure où tu m'as versé
           L'horreur vivante.

     J'ai bu le flot profond...

  • La royale Damas, sous les cieux clairs et calmes,
    Dans la plaine embaumée et qui sommeille encor,
    Parmi les caroubiers, les jasmins et les palmes,
    Monte comme un grand lys empli de gouttes d’or.

    L’Orient se dilate et pleut en gerbes roses,...

  • Ô vous ! qui, recueillant ma première parole,
    Au ménestrel quêteur glissâtes votre obole,
    Je vous devais un hymne, et je soupire un lai ;
    Au poëte insolvable accordez un délai.
    J’ai promis d’exploiter les trésors de nos fastes ;
    À tous nos jours de gloire, à tous nos jours néfastes,
    J’ai promis un salut, et ma voix sommeillait
    Quand celle du canon cria...