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    I

    Non, non, le dieu d’amour n’est point l’effroi des Muses ;
    Elles cherchent ses pas, elles aiment ses ruses.
    Le cœur qui n’aime rien a beau les implorer,
    Leur troupe qui s’enfuit ne veut pas l’inspirer.
    Qu’un amant les invoque, et sa voix les attire ;
    C’est ainsi que toujours elles montent ma lyre.
    Si je chante les dieux ou les héros, soudain...

  • J'ai vu l'Agésilas,
        Hélas !

    Après l'Agésilas,
    ...

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    Qu’est-ce que la vertu ? rien, moins que rien, un mot
    A rayer de la langue. Il faudrait être sot
    Comme un provincial débarqué par le coche
    Pour y croire. Un filou, la main dans votre poche,
    Concourra pour le prix Monthyon. Chaude encor
    D’adultères baisers payés au poids de l’or,
    Votre femme dira : « Je suis honnête femme ».
    Mentez, pillez, tuez...

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    I

    Quel saint transport m’agite et quel est mon délire !
    Un souffle a fait vibrer les cordes de ma lyre ;
    O Muses, chastes sœurs, et toi, grand Apollon,
    Daignez guider mes pas dans le sacré vallon !
    Soutenez mon essor, faites couler ma veine,
    Je veux boire à longs traits les eaux de l’Hippocrène,
    Et couché sur leurs bords au pied des myrtes...


  • ...

  •  
    O lampes des tombeaux, astres, feux symboliques
    Allumés dans la nuit sereine où nous mourons,
    Gazons qui fleurissez les humaines reliques,
    Vous n’êtes pas encor tout ce que nous serons !

    Grands bois debout dans l’ombre où naissent les mystères,
    Nuages qui passez, rapides, sur nos fronts,
    Sources aux regards lents et doucement austères,
    Vous n’...

  • « O vents, disaient les flots, quand nous laisserez-vous
    Dormir à notre gré d’un sommeil large et doux ?
    Trêve à la fin, trêve d’orages !
    Laissez-nous refléter dans notre clair miroir
    Les matins rayonnants, les nuits belles à voir,
    ...

  •  
    Ô misère ! Misère !
    Toi qui pris sur la terre
    Encore toute en feu
    L’homme des mains de Dieu ;

    Fantôme maigre et sombre,
    Qui, du creux du berceau
    Jusqu’au seuil du tombeau,
    Comme un chien suis son ombre,

    Ô toi qui bois les pleurs
    Écoulés de sa face,

    Et que jamais ne lasse
    Le cri de ses douleurs ;

    Ô mère de...


  • Les prophéties sont accomplies :
    La joie est dans les cœurs,

    L’Inspiration poétique souffle
    Sur l’esprit de la Bretagne qui se développe.

    Sur le dolmen, le serment est prononcé :
    L’heure va sonner sans retard.

    Je vois accourir Léménik à la barbe blanche,
    Léménik, le rude conquérant.

    Il viendra comme l’aurore
    Et la Bretagne...

  •  
    Ainsi j’ai répandu mon âme devant toi
    Dans un suprême élan de tendresse et de foi,
    Être à jamais voilé, sans nom, fait de mystère !
    Quand j’ai crié vers toi, ne pouvant plus me taire,
    Je t’ai nommé Seigneur, Dieu juste, Dieu vivant,
    Noms qui furent appris à mes lèvres d’enfant ;
    Mais je le savais bien, désir de tout mon être,
    Que l’esprit se...