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    Son joyeux, importun, d’un clavecin sonore,
              Parle, que me veux-tu ?
    Viens-tu, dans mon grenier, pour insulter encore
              A ce cœur abattu ?
    Son joyeux, ne viens plus ; verse à d’autres l’ivresse ;
              Leur vie est un festin
    Que je n’ ai point troublé ; tu troubles ma détresse,
              Mon râle clandestin !

    ...

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    Quand le rêveur en proie aux chagrins qu'il ravive,
    Pour fuir l'homme et la vie, et lui-même à la fois,
    Rafraîchissant sa tempe au bruit des cours d'eau vive,
    S'en va par les prés verts, par les monts, par les bois ;

    Il refoule bien loin la pensée ulcérée,
    Cependant qu'un désir de suprême repos
    Profond comme le soir, lent comme la marée,
    L'...

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    « Ah ! monsieur ! mon métier d’domestique a changé,
    Me dit le grand Charly, son béret sur l’oreille :
    En yentrant, j’croyais pas trouver un’ plac’ pareille,
    Et j’n’ai jamais encor si bien bu, ni mangé.

    Mon maîtr’ ? C’est un homm’ simpl’ qui rest’ dans sa nature,
    Sans s’occuper d’la mode et du mond’ d’aujourd’hui,
    Laissant pousser bien longs ses ch’...

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        Je subis tout mon sort… L’impérieux poème
        Me domine à l’égal de la femme qu’on aime.

        Amèrement jaloux, despotique et méchant,
        Voici que vient régner, sur mon âme, le chant.

        Servilement je sers l’impérieux poème,
        Mille fois plus aimé que la femme qu’on aime.

        Qu’il soit méchant, qu’il soit tyrannique et jaloux,
        ...

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    Noble fille des cieux, divine solitude,
    Bel ange inspirateur de tout génie humain,
    Toi, qui vis saintement, et le front dans la main,
    Loin des pas du vulgaire et de la multitude !

    Ô nourrice de l’art ! ô mère de l’étude !
    Tu reçus dans tes bras le grand Dominiquin,
    Et, sur ce noble cœur rongé d’inquiétude,
    Tu versas à longs flots ton calme...

  • Du Christ une larme bénie
    Sur l’homme ingrat tombée un jour
    Fut par les anges recueillie
    Et portée au divin séjour

    De cette perle sans pareille,
    Le Seigneur d’un souffle créa
    Un séraphin, chaste merveille,
    Dont le doux nom fut Éloa.

    De cet ange né d’une larme,
    Ô femmes ! vous êtes les sœurs...
    Pour vous douer d’un tendre charme,...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
    L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique

    A ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’âromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
    L’aurore se jeta sur ma lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique
    À ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
    L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique
    À ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...