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    J’adore la Mythologie,
    Sa science en fleurs, sa magie,
    Ses Dieux… souvent si singuliers,
    Et ses Femmes surnaturelles
    Qui mêlent leurs noms aux querelles
    Des peuples et des écoliers.

    Cachés parfois dans les nuages,
    Leurs noms luisent… sur nos voyages.
    J’ai vu leurs temples phéniciens ;
    Et je songe, quand bat la diane,
    ...

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    Quand au matin ma déesse s’habille
    D’un riche or crespe ombrageant ses talons…
    Ronsard, Amours, livre I.

    Quand les trois déités à la charmante voix
    Aux pieds du blond Pâris mirent leur jalousie,
    Pallas dit à l’enfant : Si ton cœur m’a choisie,
    Je te réserverai de terribles exploits.

    Junon leva la tête, et lui dit : Sous...

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    Parfois, une déesse pose
    (Hébert du moins s’en est vanté),
    Entr’ouvrant son voile argenté
    Dans un reflet de apothéose.

    Votre portrait prouve la chose
    Par son air de divinité ;
    César y mit la majesté,
    Et Vénus le sourire rose.

    Des perles à l’éclat tremblant
    Ruissellent sur votre col blanc
    Comme des gouttes de lumière.

    ...
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    Moi qui rêve toujours, moi qui n’ai jamais ri,
    Je ne puis résister à l’amour qui m’obsède ;
    Il faut que j’ouvre enfin mon cœur et que je cède,
    Et que j’offre aux baisers mon profil amaigri.

    L’étude dont mon rêve idéal s’est nourri
    Dans le drame des jours n’est qu’un triste intermède ;
    Dans l’amour, l’amour seul, qui puisse être un remède,
    ...

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    I

    Mon besoin de songe et de fable,
    La soif malheureuse que j’ai
    De quelque autre vie ineffable,
    Me laisse tout découragé.

    Quand d’un beau vouloir je m’avise,
    Je me répète en vain : « Je veux. »
    — « À quoi bon ? » répond la devise
    Qui rend stériles tous les voeux.

    À quoi bon nos miettes d’automne ?
    Si la plèbe veut s’...

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        Dans un silence obscur, j’apprends la patience,
        Moi dont l’orgueil fut grand, même dans le silence…

        Car mon plus grand péché fut celui de l’orgueil
        Et de cela je garde en moi l’immense deuil…

        Malgré tous mes efforts la défaite est certaine…
        Et ta grande douceur, ô mon Amie ! est vaine !

        Puisqu’elle n’a point su m’...

  • Musique : sur l'air de Fualdès

    1.
    Non jamais sur cette terre
    On ne vit en vérité,
    Pareille calamité,
    Ni plus affreuse misère,
    Que celle que l’on subit
    Sous le siège de Paris.

    2.
    Paris ! cette ville aimable,
    Qui donc ose l’assiéger ?
    Serait-ce cet étranger,
    Qu’avec un accueil affable
    Elle admettait dans son...

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    BARRICADE la porte et ferme les volets :
    Ton cœur est la maison qui doit rester secrète ;
    Des trésors sont cachés, que la foule indiscrète
    Contemplerait comme un butin, si tu voulais !

    Trop d’appétits sont vils, trop de désirs sont laids :
    N’en laisse pénétrer aucun dans ta retraite ;
    Vis en toi-même ainsi qu’un doux anachorète,
    Et ne...

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    Dans le faubourg planté d’arbustes rabougris,
    Où le pâle chardon pousse au bord des murs gris,
    Sur le trottoir pavé que limitent des bornes,
    Lentement, en grand deuil tous deux, tristes et mornes,
    Et vers le couchant d’or d’un juillet étouffant,
    Vont ensemble une mère et son petit enfant.
    La mère est jeune encore, elle est pauvre, elle est veuve....

  • Au citoyen PETIT-PIERRE (Lice chansonnière).

    Cloches et canons... c’est fête !
    Un brouillard couvre Paris.
    Des ombres, musique en tête,
    S’estompent sur ce fond gris.
    Quel long cortège fossile,
    Invalides et vieillards,
    C’est l’Empire qui défile,
    Défile dans les brouillards !

    Vieille et pieuse réclame !
    ...