Moi qui rêve toujours, moi qui n’ai jamais ri,
Je ne puis résister à l’amour qui m’obsède ;
Il faut que j’ouvre enfin mon cœur et que je cède,
Et que j’offre aux baisers mon profil amaigri.
L’étude dont mon rêve idéal s’est nourri
Dans le drame des jours n’est qu’un triste intermède ;
Dans l’amour, l’amour seul, qui puisse être un remède,
Car la vie est la tombe où l’amour a fleuri.
Je vais donc me livrer à l’instinct qui l’emporte,
Et, dût mon cœur saigner, j’en vais ouvrir la porte ;
Mais toi, femme inconnue et vague que j’attends,
En entrant, souviens-toi que tout ce cœur est vierge,
Que c’est un temple empli de rêves éclatants
Et ne t’y conduis pas comme dans une auberge !…