• Ce sont tes yeux tranchants qui me font le courage.
    Je vois sauter dedans la gaie liberté,
    Et mon petit archer, qui mène à son côté
    La belle...

  •  
    I

    C’est le vingt-quatre juin ! c’est l’été qui commence
    Et verse à flots ses feux à l’étendue immense.
    Sous nos cieux tout est joie, harmonie et clarté,
    Partout brille au soleil la splendeur de l’érable.
    C’est le vingt-quatre juin ! c’est l’aube incomparable…
    C’est la fête du peuple et de la Liberté.

    C’est la fête du peuple et le jour de la...

  • POUR L'ANNIVERSAIRE DE NAISSANCE DE LA PRINCESSE M…

    Paris brûle, la flamme à l’horizon s’élève ;
    Cependant Mai revient, Mai rose et parfumé,
    Ramenant avec lui l’anniversaire aimé,
    Date chère où revit incessamment mon rêve.

    Le sang coule !… aux bourgeons monte la jeune sève,
    Et l’azur luit au ciel par la poudre enfumé ;
    Les oiseaux...

  • À vingt ans on a l'oeil difficile et très fier :
    On ne regarde pas la première venue,
    Mais la plus belle ! Et, plein d'une extase ingénue,
    On prend pour de l'amour le désir né d'hier.

    Plus tard, quand on a fait l'apprentissage amer,
    Le prestige insolent des grands yeux diminue,
    Et d'autres, d'une grâce autrefois méconnue,
    Révèlent un trésor plus intime...

  • Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize,
    Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
    Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse
    Sur l'âme et sur le front de toute humanité ;

    Hommes extasiés et grands dans la tourmente,
    Vous dont les coeurs sautaient d'amour sous les haillons,
    Ô Soldats que la Mort a semés, noble Amante,
    Pour les...

  • Sur mes vingt ans, pur d'offense et de vice,
    Guidé, mal-caut, d'un trop aveugle oiseau,
    Ayant encore le menton damoiseau,
    Sain et gaillard je vins à ton service.

    Mais, ô cruelle, outré de ta malice,
    Je m'en retourne en une vieille peau,
    En chef grison, en perte de mon beau :
    Tels sont d'Amour les jeux et l'exercice.

    Hélas, que dis-je ! où...

  • Quand je suis vingt ou trente mois
    Sans retourner en Vendômois,
    Plein de pensées vagabondes,
    Plein d'un remords et d'un souci,
    Aux rochers je me plains ainsi,
    Aux bois, aux antres et aux ondes.

    Rochers, bien que soyez âgés
    De trois mil ans, vous ne changez
    Jamais ni d'état ni de forme ;
    Mais toujours ma jeunesse fuit,
    Et la vieillesse...

  • Je la revois, après vingt ans, l'île où Décembre
    Me jeta, pâle naufragé.
    La voilà ! c'est bien elle. Elle est comme une chambre
    Où rien encor n'est dérangé.

    Oui, c'était bien ainsi qu'elle était ; il me semble
    Qu'elle rit, et que j'aperçois
    Le même oiseau qui fuit, la même fleur qui tremble,
    La même aurore dans les bois ;

    Il me semble...

  • Nous étions seuls dans l'ombre et l'extase suprême.
    Elle disait : je t'aime ! et je disais : je t'aime !
    Elle disait : toujours ! et je disais : toujours !
    Elle ajoutait : nos coeurs sont époux, nos amours
    Vaincront la destinée, et rien ne me tourmente,
    Étant, toi le plus fort, et moi, la plus aimante.
    Et moi, je reprenais : la ville est sombre, vois.
    ...