Comme un verre intact, avant l’heure
Où le remplira l’échanson,
Au plus léger coup qui l’effleure
Vibre d’un sonore frisson,

Mais pour la fugitive atteinte
N’a plus de soupir cristallin,
Et ne tressaille ni ne tinte
Sans aucun heurt dès qu’il...

 
Premier amour ! Parfum de la nouvelle rose !
Sur le clavier du cœur premiers accords plaqués
Par une main de femme insaisissable et rose ;
Premiers souffles du vent sur la voile morose
Qui devine la mer dans le calme des quais.

Premières floraisons dans le...

Printemps, que me veux-tu ? pourquoi ce doux sourire,
Ces fleurs dans tes cheveux et ces boutons naissants ?
Pourquoi dans les bosquets cette voix qui soupire,
Et du soleil d’avril ces rayons caressants ?

Printemps si beau, ta vue attriste ma jeunesse ;
De biens...

Away with your fictions of flimsy romance,
     Those tissues of falsehood which Folly has wove;
Give me the mild beam of the soul-breathing glance,
     Or the rapture which dwells on the first kiss of love.

Ye rhymers, whose bosoms with fantasy glow,
     Whose...

 
Si mon amour était cet arbuste aux fleurs blanches,
Ce beau lilas d’avril, la grâce du printemps ;
Si, moi-même, j’étais l’oiseau qui dans ses branches
Vient reposer son aile et chanter par instants ;
Combien je gémirais si les bises sauvages
Glaçaient la...


Tu as encensé mes yeux de gazelle.
  Tu as exalté la musique de ma voix
Tu t’es enivré du printemps de mon corps.
    Puis, tu as piétiné mon cœur.

Et puis l’Ennui nous vint qui fana sous ses doigts
Notre Amour, cette fleur absurde et printanière
Éclose souviens-toi, boulevard Poissonnière,
Quand les nids commençaient à chanter sous les toits.

On s’est bien aimé...

Hélas ! qui nous dira ce que c’est que l’amour ?
Pour moi, faible héron aux serres de vautour,
Je me sens emporté dans le gouffre ou la nue,
Dans l’antre ténébreux ou sur la plage nue,
Je me sens expirer sous son bec assassin,
Qui m’a crevé les yeux ou labouré mon...

Poet: Petrus Borel

 
À l’origine, seul, le Vide ténébreux
S’étendait sans limite et dans un froid silence
Quand soudain, plus furtifs qu’une lueur de lance,
Saignèrent dans la nuit des éclairs douloureux.

Puis un frisson d’angoisse, un très faible murmure
Troubla les...

      Filles du Dieu de l’univers,
Muses, que je me plais dans vos douces retraites !
Que ces rivages frais, que ces bois toujours verts
Sont propres à charmer les âmes inquiètes !
      Quel cœur n’oublîrait ses tourments
Au murmure flatteur de cette onde...