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    Vers la forêt, là-bas, à mi-coteau,
    Quand le brouillard s’entr’ouvre et s’illumine,
    Je vois, plié dans son neigeux manteau,
    Un lent vieillard qui vers nous s’achemine.

    Les noirs rameaux que brise un vent du nord
    Autour de lui pleuvent comme des flèches ;
    D’un pied pesant foulant les feuilles sèches,
    Il vient, courbé sous son faix de bois mort...

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    Emportés par le vent, de grands nuages sombres
    Sur la cime des bois traînent sans bruit leurs ombres.
    Le ciel est dépouillé de sa robe d’azur.
    Le fleuve, en gémissant, roule un flot plus obscur.
    C’est novembre qui vient. Une blanche gelée
    Sous ses baisers de glace a flétri la vallée,
    Et, d’un ruban d’argent étoilé de cristaux,
    Elle a partout...

  • Adieu donc les beaux jours ! Le froid noir de novembre
    Condamne le poëte à l’exil de la chambre.
    Où riaient tant de fleurs, de soleil, de gaîté,
    Rien, plus rien ; tout a fui comme un songe d’été.
    Là-bas, avec sa voix monotone et touchante,
    Le pâtre seul détonne un vieux noël ; il chante,
    Et des sons fugitifs le vent capricieux
    M’apporte la moitié ; l’...

  • Les pampres du printemps et le vin de l’automne
    Ont perdu le parfum qui jadis me fut cher :
    Je veux l’haleine chaste et le silence amer,
    Les brumes et la glace et l’ombre de l’Hiver.

    Je ne tresserai plus l’irréelle anémone,
    Je n’écouterai...

  • A travers le réseau des branches que l’hiver
    Trace avec la vigueur des dessins à la plume,
    La lune, comme un feu qui dans le ciel s’allume,
    Montait, luisant au bord du bois couleur de fer.

    Tu manquais à mon bras, mignonne, et ton pied cher
    A qui marcher fait mal et qui n’a pas coutume
    D’aller loin, sur la bande étroite du bitume
    Ne faisait pas crier...

  • Une nuit grise emplit le morne firmament ;
    Comme un troupeau de loups, errant à l’aventure
    Dans la nuit, et rôdant autour de leur pâture,
    Le vent funèbre hurle épouvantablement.

    Le brouillard, que blanchit un tourbillonnement
    Neigeux, se déchirant ainsi qu’une tenture,
    On voit, parfois, au fond d’une sombre ouverture,
    Le soleil rouge et froid qui luit...

  • Seront-ils toujours là quand nous disparaîtrons ?
    Les voilà, roidissant leurs vénérables troncs
    Qui des vents boréens ont lassé les colères,
    Eux, les arbres, longs murs de héros séculaires
    Durcis aux noirs assauts des hivers meurtriers,
    Inexpugnable bloc d’immobiles guerriers
    Qui sous le choc prochain des rafales nocturnes
    Pour un instant se font tout...

  • Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.
    Mille Iris, qui tendent leur piége,
    Y passent comme un vif éclair.

    Toutes, sous le ciel gris et clair,
    Nous chantent le même solfége ;
    Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.

    Toutes les blancheurs de la chair
    Y passent, radieux cortége ;
    Les...

  • L’hiver qui vient, tardif et lent,
    Laisse encor les branches flétries
    Briller dans le soleil tremblant
    Sur les arbres des Tuileries.

    Dans le jardin comme autrefois
    Elle suit les vieilles allées,
    Que le souffle des premiers froids
    D’un frisson à peine a troublées.

    Elle tient son fils par la main,
    Ainsi qu’un jeune camarade ;
    L’enfant...

  • Qui m’appelle à cette heure, et par le temps qu’il fait ?
    C’est une douce voix, c’est la voix d’une fille :
    Ah ! je te reconnais ; c’est toi, Muse gentille !
            Ton souvenir est un bienfait.
    Inespéré retour ! aimable fantaisie !
    Après un an d’exil, qui t’amène vers moi ?
    Je ne t’attendais plus, aimable Poésie ;
    Je ne t’attendais plus, mais je...