Pamphile Le May

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    À son roi comme à Dieu notre peuple est fidèle,
    Et la grande Albion n’eut jamais auprès d’elle
    Un défenseur plus noble, un plus vaillant support.
    Il fut dans tous les temps, loyal jusqu’à la mort.
    Et pourtant, on le sait, ce peuple doux et brave
    Fut traité...

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    C’était l’heure où partout s’éveillent des murmures :
    Dans l’onde et dans les airs, dans l’herbe et les ramures ;
    Alors que du soleil le matinal reflet
    Donne au nuage sombre un radieux ourlet ;
    Que le pétrel hardi jusqu’au ciel bleu s’élance,
    Ou sur les...

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    Athlète valeureux qui remporte la palme,
    Le navire s’arrête au fond d’une anse calme,
    Que le rivage ceint, comme un bras arrondi
    Ceint l’urne de cristal. Du chêne reverdi
    Se reflète dans l’ombre une tremblante image.
    Mille petits oiseaux, au chatoyant...

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    Enfermés dans leur fort qu’ils ne quittent plus guère,
    Exposés aux rigueurs de ce climat sévère,
    Contre lequel, hélas ! ils ne sont pas armés,
    Les marins dans l’ennui paraissent abîmés.

    Le jour leur paraît long, le froid, insupportable.
    Il leur semble...

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    Salut, brillant soleil ! Salut, douce lumière !
    Tu viens chasser la nuit de ma triste paupière,
    Au ciel rendre l’azur et la sérénité,
    Au perfide océan, la sauvage beauté.
    Devant toi l’aquilon a vu tomber sa rage ;
    Devant toi s’est enfui le vagabond nuage....

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    Une brise légère enfle à peine les voiles.
    Des nuages d’argent, comme de blanches toiles,
    Pendent à l’horizon dans la pourpre des cieux ;
    Le baiser matinal du soleil radieux
    Donne des rayons d’or aux vagues balancées
    De même, le front pur des jeunes fiancées...

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    Cependant, sur les bords, la chaloupe amarrée
    Se cabrait au retour de la haute marée.
    La brise fraîchissait. Le grand fleuve, gonflé,
    Se berçant comme au vent se berce un champ de blé,
    Paraissait de nouveau remonter vers sa source.
    Il fallut s’embarquer. Les...

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    La nuit ouvrait son aile à l’orient vermeil ;
    Au fond de l’occident s’éteignait le soleil.
    Ainsi lorsqu’en nos cœurs s’éveille la souffrance,
    On voit souvent hélas ! s’éteindre l’espérance.
    Après avoir marché dans l’île tout le jour,
    Sur le bord de la mer...

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    Pendant toute la nuit les guerriers, inquiets,
    Auprès de leurs grands feux, sous les sombres forêts,
    Déplorèrent des chefs l’absence prolongée.
    Leur âme dans l’angoisse était encor plongée
    Quand le soleil monta radieux au levant,
    Et que d’étranges bruits...

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    Le jour naît et s’enfuit, et toujours les navires
    Ouvrent, sur les flots bleus, leurs voiles aux zéphyrs.
    Après avoir laissé des rivages divers,
    Ils longent dans leur course une île aux bords déserts,
    Un immense rocher qui dresse sur les ondes
    Son dos âpre...