•  
    Cieux, déroulez sur notre tête
    Vos voiles de pourpre et d’azur.
    Montez, arômes du foin mûr.
    Que la terre, en ce jour, revête
    Et sa richesse et sa beauté !
    Qu’en murmurant la source coule
    Dans l’herbe du pré velouté !
    Que l’oiseau voltige et roucoule !
    Que tout s’unisse à ces concerts
    D’un peuple qui demande place
    Parmi les...

  • O nature tranquille, immortelle nourrice
    Des vivants et des morts,
    Charmeuse, étends sur moi la paix consolatrice
    De tes parfums subtils et de tes doux accords.

    Quand de l’illusion le mirage éphémère
    Illuminait mes yeux,
    C’est toi qui, loin du bruit, ô nature, ô ma mère,
    A mes rêves prêtais les forêts et les cieux.

    Ces rêves ont vécu, mais mon...

  •  
    De quel nom te nommer, Sommet caché des choses,
    Principe, Intelligence, Etre infini, sans nom,
    O Suprême, ô Parfait, ô Bon, Cause des causes.
    Du Désir à la Vie unique et pur chaînon ?

    Ineffable, salut ! Essence incognoscible,
    O Tout contenant tout, Etendue invisible,
    Dieu pensant et pensé par l’immense Univers !
    Toi-même es l’origine et, comme...

  • Quel est ce monstre à l'œil sinistre
    Qui règne aux bords américains ?
    La terreur lui sert de ministre
    D'horribles fouets arment ses mains,
    Partout une pesante chaîne
    Marque les traces de ses pas
    Devant lui s'agitent la haine
    Le désespoir et le trépas.

    Il ne s'abreuve que des larmes
    Qu'il fait verser aux malheureux
    Le trouble, les...

  • Je porte en moi l’âme du Monde,
    L’âme du magnifique & vivant Univers,
    Ame mobile, âme féconde
    Où des Printemps hardis chassent les durs Hivers !

    ...

  •  
    Un hymne harmonieux sort des feuilles du tremble ;
    Les voyageurs craintifs, qui vont la nuit ensemble,
    Haussent la voix dans l’ombre où l’on doit se hâter.
    Laissez tout ce qui tremble
    Chanter.

    Les marins fatigués sommeillent sur le gouffre.
    La mer bleue où Vésuve épand ses flots de soufre
    Se tait dès qu’il s’éteint, et cesse de gémir.
    ...

  • VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

  • Égalité douce et touchante,
    Sur qui reposent nos destins,
    C'est aujourd'hui que l'on te chante,
    Parmi les jeux et les festins.

    Ce jour est saint pour la patrie ;
    Il est fameux par tes bienfaits
    C'est le jour où ta voix chérie
    Vint rapprocher tous les Français

    Tu vis tomber l'amas servile
    Des titres fastueux et vains,
    Hochets...

  • Ô père qu'adore mon père!
    Toi qu'on ne nomme qu'à genoux!
    Toi, dont le nom terrible et doux
    Fait courber le front de ma mère!

    On dit que ce brillant soleil
    N'est qu'un jouet de ta puissance;
    Que sous tes pieds il se balance
    Comme une lampe de vermeil.

    On dit que c'est toi qui fais naître
    Les petits oiseaux dans les champs,
    Et qui...

  • ... L'astre qu'à ton berceau le mage vit éclore,
    L'étoile qui guida les bergers de l'aurore
    Vers le Dieu couronné d'indigence et d'affront,
    Répandit sur la terre un jour qui luit encore,
    Que chaque âge à son tour reçoit, bénit, adore
    Qui dans la nuit des temps jamais ne s'évapore,
    Et ne s'éteindra pas quand les cieux s'éteindront !

    Ils disent...