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    Autour de toi la vie est comme un cirque immense,
    Où le troupeau stupide et fauve des humains,
    Depuis l’aube des temps, se rue, avec des mains
    De haine, avec des fronts et des yeux de démence.

    Un nuage de feu vivant, d’éclairs zébré,
    De la vapeur du sang versé couvre l’arène,
    Et, voile triomphal drapé de terreurs, traîne
    Sa pourpre aux pans...

  • IX

    Le lion du midi voit venir l'ours polaire.
    L'ours court droit au lion, grince, et plein de colère,
    L'attaque plus grondant que l'autan nubien.
    Et le lion lui dit : Imbécile ! c'est bien.
    Nous sommes dans le cirque, et tu me fais la guerre.
    Pourquoi ? Vois-tu là-bas cet homme au front vulgaire ?
    C'est un nommé Néron,...

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    Tout beau, fauve grondeur, demeure dans ton antre,
    Il n’est pas temps encor ; couche-toi sur le ventre ;
    De ta queue aux crins roux flagelle-toi les flancs,
    Comme un sphinx accroupi dans les sables brûlants,
    Sur l’oreiller velu de tes pattes croisées
    Pose ton mufle énorme, aux babines froncées ;
    Dors et prends patience, ô lion du désert ;
    ...

  • Corrida de Muerte

    Les hauts barons blasonnés d'or,
    Les duchesses de similor,
    Les viveuses toutes hagardes,
    Les crevés aux faces blafardes,
    Vont s'égayer. Ah ! oui, vraiment,
    Jacques Bonhomme est bon enfant.

    C'est du sang vermeil qu'ils vont voir.
    Jadis, comme un rouge abattoir,
    Paris ne fut pour eux qu'un drame
    Et ce...