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    Dans la paisible rue où je passe souvent,
    Un jour d’hiver, devant la porte d’un couvent,
    Je vis avec fracas, s’arrêter des carrosses.
    Tous les chevaux portaient, ainsi que pour des noces,
    Une rose à l’oreille ; et les laquais, poudrés
    Et superbes, tout droits sur leurs mollets cambrés,
    Se tenaient à côté des portières ouvertes,
    D’où sortaient,...

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    Une voile blanche et solitaire apparaît
    Dans le brouillard bleu des mers. ―
    Que cherche-t-elle en terre lointaine ?
    Qu'a-t-elle quitté dans son pays ?

    Les vagues jouent, le vent siffle,
    Le mât ploie et s'écrie ;
    Hélas ! ― ce n'est pas le bonheur qu'elle cherche
    Et ce n'est pas le bonheur qu'elle fuit ! ―

    Au dessous d'elle, un courant...

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    Au loin blanchit la voile solitaire
    Dans les brouillards irradiés des cieux :
    Que cherche-t-elle aux confins de la terre ?
    Que laissa-t-elle aux pays des aïeux ?

    Le vent se lève au cri de la tempête,
    Le mât tordu craque et plie à l’avant :
    Nulle terreur, nul espoir ne l’arrête ;
    Blanche, elle passe et fuit avec le vent.

    La vague verte...

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    À Gustave Flaubert.

    Ainsi mourut la fille d’Hamilcar
    pour avoir touché au manteau de Tanit.

    Quand elle eut, de sa main curieuse, touché
    Au manteau de lumière et d’étoiles broché ;
    Quand ses yeux éperdus et troublés, que dilate
    Le désir, eurent bu l’azur et l’écarlate
    Du voile redoutable aux regards...

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    LE THÉRAPEUTE.

    O sainte et vieille Égypte, empire radieux,
    Impénétrable temple où se cachaient les dieux,
    O terre d'Osiris, ô reine des contrées,
    Heureux qui vit le jour dans tes plaines sacrées !
    Bienheureux l'étranger ! — Vînt-il des bords aimés
    Où l'Hymète frémit de souffles embaumés,
    Où la belle Aphrodite en passant illumine
    Des...

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        La voile est lente et lourde, attardée en ce port.
        Elle qui sut braver les plus fortes tempêtes,
        Et qui connaît leurs cris et leurs plaintes secrètes,
        Pour elle, le repos est pareil à la mort…

        La voile est lente et lourde, attardée en ce port…

        O le charmant péril du magnifique orage,
        De son retentissant tonnerre, de l’...

  • Et voile à nul souffle bercée,
    S'enguidonne d'un beau ciel d'or
    Le dimanche très en décor
    Pour les femmes de mes pensées :

    Et les femmes ont dépensé
    Leur coeur tout devant les fenêtres
    Et creusent, d'amour enlisées,
    Jusqu'au pleur ce ciel des fenêtres.

    Vierges d'attente et de martyre,
    Au gril vert des persiennes lasses,
    Dans...