Sois heureuse ! qu’importe à tes yeux l’horizon
Et l’aurore et la nuit et l’heure et la saison,
Que ta fenêtre tremble aux souffles de l’hiver
Ou que, l’été, le vent du val ou de la mer
Semble quelqu’un qui veut entrer et qu’on accueille.
Sois heureuse. La...

 
Pour apaiser l’enfant qui, ce soir, n’est pas sage,
Églé, cédant enfin, dégrafe son corsage,
D’où sort, globe de neige, un sein gonflé de lait.
L’enfant, calmé soudain, a vu ce qu’il voulait,
Et de ses petits doigts pétrissant la chair blanche
Colle une...

 
Tes sombres anneaux d’améthyste
S’animent et tremblent un peu
Sous la jaune lueur du feu…
Au-dehors la clarté persiste.

Accueillons le songe, donneur
D’enchantements et de féeries…
Mêlons nos âmes attendries
Et parlons de notre bonheur.

...

 
Tous les jours m'apportaient une lettre nouvelle.
On m'écrivait : « Ami, viens, la saison est belle ;
Ma femme a fait pour toi décorer sa maison,
Et mon petit Arthur sait bégayer ton nom. »
Je partis, et deux jours d'une route poudreuse
M'amenèrent enfin à...

 

TOUT m’est un charme pur, et tout m’est un regret,
Près de vous, dont j’espère et rêve la présence,
Car je songe que l’heure au bruit fin disparaît,
Que je vous aime, et que voici venir l’absence.

Je vous regarde rire au fond de vos yeux clairs,
Et je me...

Que les chiens sont heureux !
Dans leur humeur badine
Ils se sucent la pine,
Ils s’enculent entr’eux ;
Que les chiens sont heureux !

Où donc est le bonheur ? disais-je. — Infortuné !
Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l’avez donné.

Naître, et ne pas savoir que l’enfance éphémère,
Ruisseau de lait qui fuit sans une goutte amère,
Est l’âge du bonheur, et le plus beau moment
Que l’homme, ombre qui...

Poet: Victor Hugo

Qu’est-ce que ce bonheur dont on parle ? — L’avare
Au fond d’un coffre-fort empile des ducats,
Des piastres, des doublons, et plus d’or qu’aux Incas
Jadis avec leur sang n’en fit suer Pizarre.

Il ne voit rien de plus. — Le far-niente, un cigare,
Voilà pour l’...

Au coeur solitaire du bonheur,
Devenu mon coeur même,
Quelle paix divine en ce jour,
Et quelle plénitude suprême !

Ô le rire adorable d'amour
De tout ce qui m'environne !
Autour de mon bonheur en fleur
Une abeille éternelle bourdonne...

...

Ce soir, à travers le bonheur,
Qui donc soupire, qu'est-ce qui pleure ?
Qu'est-ce qui vient palpiter sur mon coeur,
Comme un oiseau blessé ?

Est-ce une plainte de la terre,
Est-ce une voix future,
Une voix du passé ?
J'écoute, jusqu'à la souffrance...