Pour apaiser l’enfant qui, ce soir, n’est pas sage,
Églé, cédant enfin, dégrafe son corsage,
D’où sort, globe de neige, un sein gonflé de lait.
L’enfant, calmé soudain, a vu ce qu’il voulait,
Et de ses petits doigts pétrissant la chair blanche
Colle une bouche avide au beau sein qui se penche.
Églé sourit, heureuse et chaste en ses pensers,
Et si pure de cœur sous les longs cils baissés.
Le feu brille dans l’âtre ; et la flamme, au passage,
D’un joyeux reflet rose éclaire son visage,
Cependant qu’au dehors le vent mène un grand bruit...
L’enfant s’est détaché, mûr enfin pour la huit,
Et, les yeux clos, s’endort d’un bon sommeil sans fièvres,
Une goutte de lait tremblante encore aux lèvres.
La mère, suspendue au souffle égal et doux,
Le contemple, étendu, tout nu, sur ses genoux,
Et, gagnée à son tour au grand calme qui tombe,
Incline son beau col flexible de colombe ;
Et, là-bas, sous la lampe au rayon studieux,
Le père au large front, qui vit parmi les dieux,
Laissant le livre antique, un instant considère,
Double miroir d’amour, l’enfant avec la mère,
Et dans la chambre sainte, où bat un triple cœur,
Adore la présence auguste du bonheur.
Le Bonheur
More from Poet
En juillet, quand midi fait éclater les roses, Voir partout la vie, une en ses métamorphoses, |
Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble, La lune y fait rêver ses pâleurs infinies ; |
Partout la mer unique étreint l'horizon nu, Depuis mille et mille ans pareils, le soir venu, |
Oh ! Écoute la symphonie ; D'une langueur la nuit s'enivre, ... |
Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs. Les temps sont arrivés, et l'appel de la femme, |