TOUT m’est un charme pur, et tout m’est un regret,
Près de vous, dont j’espère et rêve la présence,
Car je songe que l’heure au bruit fin disparaît,
Que je vous aime, et que voici venir l’absence.
Je vous regarde rire au fond de vos yeux clairs,
Et je me dis que leur lumière va s’éteindre,
Que je ne verrai plus dans vos regards si chers
En un baiser divin, nos deux âmes s’étreindre !
Oui, tout m’est un regret, tout m’est une douceur…
Mélancolique amant dont le cœur faible tremble,
Je pense : O mon amie, ô ma petite sœur,
Pourquoi ne pouvons-nous vivre toujours ensemble !
Mais il me faut me taire et garder mon secret,
Mon bonheur, près de vous, ressemble à la souffrance.
Tout m’est une caresse et tout m’est un regret,
Et mon cœur, cependant, heureusement mourrait
Du doux mal que me fait votre chère présence !