• Coteaux fins aux grands cyprès noirs,
    Pour faire vos gammes exquises
    Vous n’avez pas besoin des soirs
    Ni des aurores indécises.

    Dans les claires heures du jour,
    Vous dressez, couronné de vignes,
    Vers le ciel tendre avec amour,
    Votre front grec aux belles lignes.

    Sereins et purs, point élevés,
    Votre harmonie où l’azur flotte
    Déroule...

  • Tout dort. Les ponts avec le gaz de leurs lanternes
    Se reflètent dans l’eau profonde. Entre les quais
    Voguent péniblement des bateaux remorqués,
    Et voici l’Hôtel-Dieu que flanquent des casernes.

    Voyez, se découpant sur les nuages ternes,
    Un vague entassement d’édifices tronqués,
    De vieux donjons pareils à des géants masqués,
    D’ogives, de créneaux, de...

  • Il est charmant ce paysage,
    Peu compliqué, mais que veux-tu ?
    Ce n’est qu’une mer de feuillage
    Où, timide, à peine surnage
    Un tout petit clocher pointu.

    Au premier plan, toujours tranquille,
    La Saône reluit au matin.
    Par instants de l’herbe immobile
    Un bœuf se détache et profile
    Ses cornes sur le ciel lointain.

    Vis-à-vis, gardant...

  • Il est un ciel limpide où s’éteint le zéphyr,
    Où la clarté se meurt sur les champs d’asphodèles,
    Et là-bas, dans le vol de leur dernier soupir,
    Vient l’âme sans espoir des Amantes fidèles.

    Là-bas, la rose même a d’étranges pâleurs,
    Les...

  • la nuit coupe ronde
    qui dans la laine bleue du calme s’enlise
    vilno ville église
    dort blanche colombe

    enjambant la ruelle cette arcade
    maison serrant la main d’une autre
    c’est figée soudain

    le reverbére leur blafarde
    se panche sur la pave clignote
    et le vent fait vibre le jardin

    la vilia s’allonge
    gronde contre...

  • Il pleut, que la mer
    n’a pas autant d’eau
    que ce triste hiver !
    Et pas un bateau

    Sur le lac d’Auber
    où - pleurez, roseau ! -
    le zéphir amer
    emporte un chapeau !

    C’est celui du tri -
    ste sant - alari
    que son âme n’a

    encor pour mari ;
    cependant qu’a ri
    Mossieu Roffina !

  • Hanté de souvenirs, l'âme pleine d'images,
    Je viens à ta beauté, seul, en pèlerinage,
    Pays qui me fus bon.
    De gradin en gradin, de pensée en pensée
    J'ai gravi le sommet de l'arête dressée
    Sur ton vaste horizon.

    Et te voici, baignant dans l'or fauve d'octobre,
    Pays de mon souhait, vallée aux lignes sobres
    Où dort le fleuve bleu.
    Voici les...

  • C'est le paysage longtemps, c'est une cloche,
    c'est du soir la délivrance si pure -;
    mais tout cela en nous prépare l'approche
    d'une nouvelle, d'une tendre figure ...

    Ainsi nous vivons dans un embarras très étrange
    entre l'arc lointain et la trop pénétrante flèche :
    entre le monde trop vague pour saisir l'ange
    et Celle qui, par trop de présence, l...