La montagne portait sa robe d'or bruni,
Or fragile tombant, feuille à feuille, des branches,
Dans le chemin, parmi la foule du dimanche,
Sur les sentiers ombreux et le gazon terni.
Reposés de leur course à travers l'infini,
Et doux, comme l'émoi d'une âme qui s...
Alphonse Beauregard
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Aux pieds de trois coteaux habillés de sapins
Gît un lac profond, clair et sage,
Où maintes fois je suis descendu, le matin,
Aspirer la paix qu'il dégage.
Rond et luxuriant, à son centre, un îlot
Ressemble au chaton d'une bague ;
Les arbres alentour, penchés... -
Je connais, dans les Apalaches,
Un val séduisant qui se cache
Comme un rêve ingénu ;
Un val aux pentes fantaisistes
Où se promène, dans les schistes,
Un ruisseau bienvenu.
Quand, brusquement, on le découvre
C'est un avenir clair qui s'ouvre,
Un... -
Or, le sage, parti dès son adolescence
Pour juger les flambeaux qui le devaient guider,
Savait à quel néant marche la connaissance
Et confondait la vérité d'une croyance
Avec l'or, qui vaudra ce qu'on a décidé.
Les dieux que la pensée humaine, en son ornière,... -
C'est la neige tourbillonnante
Qui voltige dans l'air, mousseline vivante,
La neige qui s'arma, dans l'extase du froid,
D'une beauté trop loin de la vie et traîtresse.
La neige pleine de caresses,
Si douce au pas quand elle choit.
Ceux-là dont le sang bout... -
J'ai dit à la forêt haute et pleine d'orgueil :
" Tuer, seul me déride ;
J'irai dans tes abris dépister le chevreuil
Et le lièvre timide. "
Lors la forêt m'offrit, pour mon repos du soir,
Un lit d'herbe et de mousse
Où la lune envoyait, entre les rameaux... -
Chapelets, bruits de pas, accès de toux, murmures...
Des légions d'ave s'en vont heurter au ciel.
L'orgue joue en sourdine un antique noël
Et le peuple, tout bas, répète les mesures.
Ils reviennent couverts de nouvelles blessures
Ceux qui de l'an dernier espéraient... -
Audacieusement sise à cette hauteur,
Cette maison proprette et d'une vigne ornée
Est au milieu d'un tel déploiement de splendeur
Que l'on devrait, il semble, y trouver le bonheur.
Pourtant elle est abandonnée.
Abandonnée, avec ces champs verts alentour !
... -
Le même triste accent vient toujours des rapides,
Toujours les mêmes flots font le même circuit
En recueillant le rêve et l'espoir dans leurs rides.
Je l'ai senti déjà le vent de cette nuit ;
Il conserva mes paroles et les répète,
Et de naïfs couplets renaissent... -
Ainsi qu'en embuscade au socle qui l'attache
Et nu, comme autrefois ses aïeux au désert,
L'Iroquois belliqueux ranimé par Hébert,
Dans sa main de vaincu brandit toujours la hache.
Sous la pluie et la neige, impassible, il revoit
Les pirogues dansant de rapide...