Le Parnasse contemporain/1876/Paysage bressan

Il est charmant ce paysage,
Peu compliqué, mais que veux-tu ?
Ce n’est qu’une mer de feuillage
Où, timide, à peine surnage
Un tout petit clocher pointu.

Au premier plan, toujours tranquille,
La Saône reluit au matin.
Par instants de l’herbe immobile
Un bœuf se détache et profile
Ses cornes sur le ciel lointain.

Vis-à-vis, gardant ses ouailles,
Le nez penché sur un tricot,
Tandis qu’au loin chantent les cailles,
Une vieille compte ses mailles,
Rouge comme un coquelicot.

Et moi, distrait à ma fenêtre,
Je regarde et n’ose parler.
A quoi je pense ? A rien peut-être.
Je regarde les vaches paître
Et la rivière s’écouler.

Collection: 
1971

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J’ai défoncé d’un coup de poing
Un caquillon de vieux gravelle.
Un rayon d’or en ma cervelle
S’est introduit, je suis à point.

Devant l’armoire aux confitures
Ma table s’est mise à valser ;
Mon lit demande à m’embrasser.
Seigneur Jé...

 

Est-ce la nuit ? Non, c’est le jour, un jour livide,
Un jour qui désespéra, empli d’un morne effroi.
Tout est noir. Au lointain s’enfle la mer avide,
Et comme un mur d’horreur, apparu dans le vide,
La vague gigantesque a surgi devant moi.

Elle agite, en...

 

I

Ah ! c’est une fée
Toute jeune encor,
Ah ! c’est une fée
De lune coiffée.

À sa robe verte
Un papillon d’or,
À sa robe verte,
À peine entr’ouverte.

Elle va légère,
Au son du hautbois,
Elle va...

 

I

Relevant de sa main blanche
Ses cheveux couleur de miel,
La Vierge un instant se penche
Au balcon doré du ciel.

Elle regarde le monde
Qui s’éveille à l’Orient,
Les étoiles dont la ronde
Passe, passe en...


...