Vos invisibles mains, ô Fileuses de l’Ombre,
Des voiles constellés entremêlent sans bruit
Les fils étincelants, et tournent dans l’air sombre
Les funèbres fuseaux des rouets de la Nuit.

Dans la trame éclatante où palpitent les astres
Ensevelissez les...

 

Prêtre, je suis hanté, c’est la nuit dans la ville,
Mon âme est le donjon des mortels péchés noirs,
Il pleut une tristesse horrible aux promenoirs
Et personne ne vient de la plèbe servile.

Tout est calme et tout dort. La solitaire Ville
S’aggrave de l’...

 
Près d’une porte où luit du sang, sur les battants,
Mon cœur, là-bas, est haletant ;
Près d’une porte, en des sous-sols, voisins de havres,
Mon cœur surveille au loin de terribles cadavres.

Ce sont des morts qu’on y apporte,
À bras d’...

Le vent nocturne, que parfume
L’odeur fraîche des floraisons,
Fait tinter à travers la brume
Les flots sonores des chansons.

Le charme d’un frisson lunaire
Court et palpite dans la voix
Qui bruit argentine et claire
Sous le silence obscur du bois.

...

Tout dort. Les ponts avec le gaz de leurs lanternes
Se reflètent dans l’eau profonde. Entre les quais
Voguent péniblement des bateaux remorqués,
Et voici l’Hôtel-Dieu que flanquent des casernes.

Voyez, se découpant sur les nuages ternes,
Un vague entassement d’...

Poet: Gabriel Marc

Un long bras timbré d'or glisse du haut des arbres
Et commence à descendre et tinte dans les branches.
Les feuilles et les fleurs se pressent et s'entendent.
J'ai vu l'orvet glisser dans la douceur du soir.
Diane sur l'étang se penche et met son masque...

 

On a des jours faits d’ombre et de mélancolie
      Et d’inexprimable dégoût,
Où le cœur se repaît du passé qu’on oublie
Comme d’un fruit perdu dont on garde le goût.

Un sang vif et fiévreux vous bat contre les tempes :
      Comme une mer sur des galets...

 

COMME il fait bon d’être plusieurs quand il fait noir,
Et que nous subissions l’influence du soir,
Rêveur, chacun de nous écoutait sa pensée
Par le même silence intimement bercée.
La nuit mélancolique épanchait sa douceur
Avec un caressant geste de grande...

La blême lune allume en la mare qui luit
Miroir des gloires d’or, un émoi d’incendie.
Tout dort. Seul, à mi-mort, un rossignol de nuit
Module en mal d’amour sa molle mélodie.

Plus ne vibrent les vents en le mystère vert
Des ramures. La lune a tû leurs voix...

Oh ! les durs, durs pavés
Pour les petits pieds nus
Des enfants perdus,
Des enfants trouvés !

Oh...