VIEILLE HISTOIRE

Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
En elle projetant son rêve intérieur,
Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
...

Poet: Jean Lahor

 
DANS le vieil hôtel catholique
J’aime surtout la grande cour
Où veille un fantôme de tour
Sur lequel un lierre s’applique.

Un platane mélancolique
Y garde avec un vague amour
Une urne à l’austère contour
Où dort, sans doute, une relique

...

Neige endolorissante et morne, tu déroules
Ta nappe liliale au toit cher que je sais,
Neige endolorissante, ô neige qui t’écroules !

Et la maison vieillote aux carreaux verts cassés
A des airs de jeunesse et de pâle frileuse
Et ne se souvient plus des contes...

À CAMÉLINAT, membre de la Commune.

Voyez ce bâtiment doré,
Des badauds si fort admiré,
Mais de solidité factice.
Cave tassant, gros mur fendu,
L’étayer serait temps perdu.
    Cette propriété
    Croule de vétusté,
Il est temps qu...

Vieille marine. Enseigne noir galonné d’or
qui allais observer le passage de Vénus
et qui mettais la fille du planteur nue,
dans l’habitation basse, par les nuits chaudes.

C’était d’une langueur, c’était d’une tiédeur
de fleurs blanches qui, près de vasières,...

 
Connais-tu la romance
Qui fait toujours pleurer,
Que le cœur recommence
Sans se désespérer ?

Carl aimait Madeleine :
Il eût baisé ses pas ;
Il buvait son haleine :
— Elle ne l’aimait pas.

Elle aimait un beau pâtre
Qui passait sans...

 

Près de ses pots de fleurs, à l’abri des frimas,
Assise à la fenêtre, et serrant autour d’elle
Son châle japonais, Mademoiselle Adèle
Comme à vingt ans savoure un roman de Dumas.

Tout son boudoir divague en bizarre ramas,
Cloître d’anciennetés, dont elle...

Gudule est la vieille servante
Qui nous tint petits en ses bras ;
L’âge a rendu sa main tremblante ;
Un long fauteuil retient ses pas.
Elle est près du foyer qui brille,
Comme un vieux portrait de famille.

Allons, Gudule, endormez-vous :
La cloche va...

Par l’ennui chassé de ma chambre,
J’errais le long du boulevard :
Il faisait un temps de décembre,
Vent froid, fine pluie et brouillard ;

Et là je vis, spectacle étrange,
Échappés du sombre séjour,
Sous la bruine et dans la fange,
Passer des spectres...

Cloris, que dans mon temps j'ai si longtemps servie
Et que ma passion montre à tout l'univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?

N'oppose plus ton deuil au bonheur où j'aspire.
Ton visage est-il fait...