La brume a noyé l’horizon blafard,
Les vents font le bruit d’un taureau qui beugle,
Et, sur les prés nus, le ciel sans regard
S’ouvre, vide et blanc comme un œil d’aveugle.

Ce n’est pas la nuit, ce n’est pas le jour ;
Du zénith glacé, je sens, comme un...

 
Le grand soleil, plongé dans un royal ennui,
Brûle au désert des cieux. Sous les traits qu’en silence
Il disperse et rappelle incessamment à lui,
Le chœur grave et lointain des sphères se balance.

Suspendu dans l’...

La Joue splendide émerge des mousselines d’aubépine.

— Charitable Epanoui manifesté par uniment ceci
de rose, te serai-je, au cours de ta ronde quotidienne,
te serai-je, par mon faire indigne ou par mon faire
sage, te serai-je une caresse ou te serai-je le soufflet,...

Le soleil dit à la lune :
« Que fais-tu sur l’horizon ?
Il est bien tard, à la brune,
Pour sortir de sa maison.

« L’honnête femme, à cette heure,
Défile son chapelet,
Couche son enfant qui pleure,
Et met la barre au volet.

« Le follet court sur...


...

Quel poèle évoquera le rose des bruyères,
Le lézard des vieux murs, la mouche des étangs,
Et le petit rayon qui vient, tout le beau temps,
Rire au carreau crasseux de la vieille chaumière ?

Les végétaux chambrés, le fleuri, la verdure
De ces jardins vitrés plus...

 
Ils marchent, et, plongeant sous le noir firmament,
Leur houle, irrésistible ainsi qu’un élément,
Vers l’Astre deviné par delà les terrasses
Des montagnes, s’étale et meut ses lourdes masses.

C’est une humanité tout entière en chemin
Vers la lumière ardente...

 

Italie, Italie, ô terre où toutes choses
Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses
Des sorbets à la neige et des ballets divins !

Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
Voici qu’on pense...

 
Je suis seul dans la prairie
Assis au bord du ruisseau ;
Déjà la feuille flétrie,
Qu’un flot paresseux charrie,
Jaunit l'écume de l’eau.

La respiration douce
Des bois au milieu du jour
Donne une lente secousse
A la vague, au brin de mousse...

 
Toute haleine s’évanouit,
La terre brûle et voudrait boire,
L’ombre est courte, immobile et noire,
Et la grande route éblouit.

Seules les abeilles vibrantes
Élèvent leurs bourdonnements
Qui semblent, enflés par moments,
Des sons de...