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    Puisque je suis étrange au milieu de la ville,
    Puisque je veux la vie amère et jamais vile,
    Puisque je me dévoue avec stupidité ;
    Puisqu’improvisant tout, j’ai tout prémédité,
    N’ayant d’autres éclairs que ceux de mon cratère,
    Et ne parlant qu’après avoir voulu me taire ;
    Puisque je déraisonne à ce point de penser
    Que l’ouragan ne doit rugir que...

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    QUE s’éteignent les gaîtés,
    Que cesse le rire !
    ― C’est la musique. Écoutez !
    Comme dit Shakespeare.

    Sous le ciel nocturne, allons,
    Pour la mieux entendre.
    Pianissimo, violons !
    Jouez un air tendre.

    Un voyage au pays bleu,
    Je vous en supplie !
    Un peu de mystère ! Un peu
    De mélancolie !

    Au bras de...

  • Au milieu de Paris je me suis fait ermite,
    Dedans un seul objet mon esprit se limite,
    Quelque part où mes yeux me pensent divertir
    Je traîne une prison d'où je ne puis sortir,
    J'ai le feu dans les os et l'âme déchirée
    De cette flèche d'or que vous m'avez tirée.
    Quelque tentation qui se présente à moi,
    Son appas ne me sert qu'à renforcer ma foi.
    L'...

  • Au milieu des chaleurs de Juillet l'alteré,
    Du nom de Marguerite une feste est chomee,
    Une feste à bon droit de moy tant estimee :
    Car de ce jour tout l'an ce me semble est paré.

    Ce beau et riche nom, ce nom vrayment doré,
    C'est le nom bienheureux dont ma Dame est nommée,
    Le nom qui de son los charge la renommee,
    Et qui, maugré les ans, de vivre est...

  • Je vivais au milieu de choses mal unies,
    Demandant au hasard de diriger mes pas.
    Je mettais à mon dieu le masque des folies
    Et le meilleur ami ne me connaissait pas.

    Il s'est fait un été plus divin que les autres,
    Comment résisterais-je à son embrassement ?
    Je marche, confondant mes biens avec les vôtres ;
    Je respire au milieu d'un monde bien...

  • Je suis née au milieu du jour,
    La chair tremblante et l'âme pure,
    Mais ni l'homme ni la nature
    N'ont entendu mon chant d'amour.

    Depuis, je marche solitaire,
    Pareille à ce ruisseau qui fuit
    Rêveusement dans les fougères
    Et mon coeur s'éloigne sans bruit.

  • Par le milieu des déserts écartés,
    Dans la frayeur des antres plus sauvages,
    Et sur le bord des plus lointains rivages,
    Je fuis les lieux des hommes habités,

    Et regrettant tes divines beautés,
    Seul à l'écart, j'écoute les ramages
    Des oiselets qui en mille langages
    Chantent d'amour les saintes déités.

    Mais las, maîtresse, ô triste destinée...

  • L'homme a dit : "Les cieux m'environnent,
    Les cieux ne roulent que pour moi ;
    De ces astres qui me couronnent
    La nature me fit le roi :
    Pour moi seul le soleil se lève,
    Pour moi seul le soleil achève
    Son cercle éclatant dans les airs ;
    Et je vois, souverain tranquille,
    Sur son poids la terre immobile
    Au centre de cet univers."

    Fier mortel...