Odilon-Jean Périer

  • Le sable et les arbres jouaient
    A m'égarer
    Le vent et les oiseaux jouaient au plus léger
    Plaisir des dunes
    Une canne de jonc
    Une cravate Un papillon
    Écume de mer Pipe d'écume
    Avec l'amitié pour enjeu

    Ces jeunes gens ne sont pas sérieux

  • Les rues et les verres vides
    La grande fraîcheur des mains
    Rien de cassé Rien de sali Rien d'inhumain

    Cordialement bonjour, bonsoir
    Je suis paresseux tu vois
    En bonne santé

    A la santé du paysage
    L'amateur de rues aérées
    Si vous voulez...

  • Sortons. J'ai entendu des Dryades profondes,
    Lamentantes redire aux hommes de l'été
    (Comme de grandes eaux amoureuses qui grondent)
    Quel amour il faudrait à leur avidité.

    Est-ce vous sur ce banc ma Muse vagabonde,
    Coudes au corps, les mains ouvertes, l'air...

  • On meurt dans la pluie.
    La Douleur du Nord
    Aime ce décor
    En saisons pourries.

    Pégase y est mort
    Une nuit de pluie.
    Pourquoi, Poésie,
    Ce cri vers le Nord ?

    Les ailes cassées
    Dans des cheminées
    Saigne l'ange lourd :

    Ô...

  • Ô douleur chevelue adossée au comptoir
    Du vieux cabaret où je fume
    Belle dame dorée emprisonnant le soir
    Dans cette lyre qui s'allume

    Dans la flûte de Pan que forment rayonnantes
    Les limonades, les liqueurs,
    A l'aimable madère et aux honteuses menthes
    ...

  • Je ne suis pas parti
    ma chambre m'a vaincu.
    Pourquoi si durement
    aime-t-elle ce corps ?

    Pourquoi clouer au mur
    mes coudes prisonniers ?
    Et pourquoi me garder
    debout en face d'elle ?

    C'est vrai, j'avais menti :
    j'ai désiré la gloire...

  • Entre deux heures du matin
    et le temps
    où le coeur
    bat moins vite,

    le jeune homme se perd, s'exalte,
    et son amour est sur le monde
    comme une chose dangereuse.
    Ainsi le nageur qui dévoile
    une âme paisible et profonde
    en se livrant aux...

  • A la limite de la lumière et de l'ombre
    Je remue un trésor plus fuyant que le sable
    Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
    Je cherche mon amour au milieu des miracles

    Un poème commence où la voix s'est brisée
    Et je fais mon bonheur en dénouant tes...

  • A Eric de Haulleville

    Pour veiller ce soir d'hiver
    Verse le thé, plus amer
    Et violent que le fer,
    Où est le plaisir des sages.
    Tu te penches sur ce thé
    Tu y cherches la santé
    Les vertus, la vérité
    D'une eau vive et sans nuages.

    Or...

  • A René Purnal

    Les mains dans le brouillard et mon orgueil en bouche
    Comme une bête tient sa proie ou ses petits,
    Je respire, je vais. Le monde me saisit,
    Les couleurs de la vie autour de moi se couchent.

    Bariolé de sang, chargé d'un picador,
    Le...