Tu m’appelles à toi, vaste et puissant génie,
Minerve de la France, immortelle émilie ;
je m’éveille à ta voix, je marche à ta clarté,
sur les pas des vertus et de la vérité.
Je quitte Melpomène et les jeux du théâtre,
ces combats, ces lauriers, dont je fus idolâtre ;
de ces triomphes vains mon coeur n’est plus touché.
Que le jaloux Rufus, à la terre...
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Prince, il est peu de rois que les muses instruisent ;
peu savent éclairer les peuples qu’ils conduisent.
Le sang des Antonins sur la terre est tari ;
car, depuis ce héros de Rome si chéri,
ce philosophe roi, ce divin Marc-Aurèle,
des princes, des guerriers, des savants le modèle,
quel roi, sous un tel joug osant se captiver,
dans les sources du vrai... -
Quoi ! Celle qui n’a dû connaître
que les grâces, ses tendres soeurs,
de qui les mains cueillent des fleurs,
et de qui les pas les font naître,
en philosophe ose paraître
dans les profondeurs des détours
où l’on voit les épines croître ;
et la maîtresse des amours
a choisi Newton pour son maître !
Je vois cette jeune beauté,
du palais... -
Vous ordonnez que je vous dise
tout ce qu’à Cirey nous faisons :
ne le voyez-vous pas sans qu’on vous en instruise ?
Vous êtes notre maître, et nous vous imitons :
nous retenons de vous les plus belles leçons
de la sagesse d’épicure ;
comme vous, nous sacrifions
à tous les arts, à la nature ;
mais de fort loin nous vous suivons.
Ainsi,... -
Un peu philosophe et bergère,
dans le sein d’un riant séjour,
loin des riens brillants de la cour,
des intrigues du ministère,
des inconstances de l’amour,
des absurdités du vulgaire
toujours sot et toujours trompé,
et de la troupe mercenaire
par qui ce vulgaire est dupé,
je vis heureuse et solitaire ;
non pas que mon esprit sévère... -
Apprenti fermier général,
très-savant maître en l’art de plaire,
chez Plutus, ce gros dieu brutal,
vous portâtes mine étrangère ;
mais chez les amours et leur mère,
chez Minerve, chez Apollon,
lorsque vous vîntes à paraître,
on vous prit d’abord pour le maître
ou pour l’enfant de la maison.
Vainement sur votre menton
la main de l’... -
Quoi ! Vous êtes monarque, et vous m’aimez encore !
Quoi ! Le premier moment de cette heureuse aurore
qui promet à la terre un jour si lumineux,
marqué par vos bontés, met le comble à mes voeux !
ô coeur toujours sensible ! âme toujours égale !
Vos mains du trône à moi remplissent l’intervalle.
Citoyen couronné, des préjugés vainqueur,
vous m’écrivez... -
Toi qui, mêlant toujours l’agréable à l’utile,
des plaisirs aux travaux passes d’un vol agile,
que j’aime à voir ton goût, par des soins bienfaisants,
encourager les arts à ta voix renaissants !
Sans accorder jamais d’injuste préférence,
entre tous ces rivaux tiens toujours la balance.
De Melpomène en pleurs anime les accents ;
de sa riante soeur... -
non, il n’est point ingrat ; c’est moi qui suis injuste ;
il fait des vers, il m’aime ; et ce héros auguste,
en inspirant l’amour, en répandant l’effroi,
caresse encor sa muse, et badine avec moi.
Du bouclier de Mars il s’est fait un pupitre ;
de sa main triomphante il me trace une épître,
une épître où son coeur a paru tout entier.
J’y vois le bel... -
Tu sortais des bras du sommeil,
et déjà l’oeil du jour voyait briller tes charmes,
lorsque le tendre amour parut à ton réveil ;
il te baisait les mains, qu’il baignait de ses larmes.
« ingrate, te dit-il, ne te souvient-il plus
des bienfaits que sur toi l’amour a répandus ?
J’avais une autre espérance
lorsque je te donnai ces traits, cette beauté,...